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Article publié sur http://drzz.info/ et http://monde-info.blogspot.com/.
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Israël doit redéfinir ses alliances
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Par Michel Garroté
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Mardi 17 août 2010 – 7 Elul 5770
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L’alliance renforcée entre l’Iran et la Turquie constitue peut-être le plus important changement géopolitique de 2010. Cette alliance entre le régime islamique turc et la dictature intégriste iranienne a d’énormes conséquences aussi bien pour l’Union Européenne que pour Israël. La Turquie islamique ne se contente pas d’une alliance avec la théocratie iranienne. La Turquie rompt par ailleurs son alliance avec Israël. L’ Union Européenne allègue qu’elle s’inquiète de la situation en Iran. En revanche, l’Union Européenne ne semble pas s’inquiéter de la situation en Turquie. Bien au contraire, l’Union Européenne veut intégrer la Turquie et faire avec elle du business.
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Dans ce contexte, Israël se voit contraint de redéfinir ses alliances. Car contrairement à l’Union Européenne, Israël ne peut pas se permettre le luxe d’ignorer l’alliance renforcée entre l’Iran et la Turquie. Concrètement, Israël doit, d’une part, ne compter que sur lui-même pour neutraliser le nucléaire offensif iranien ; et d’autre part, renforcer ses liens avec la Grèce, avec la République chypriote grecque et avec les Kurdes. A cet égard, la première priorité pour Israël, c’est évidemment de faire face à la menace existentielle iranienne. L’alliance avec la Grèce reste ainsi la seconde priorité, sachant que la Grèce dispose d’une importante flotte de guerre.
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Quant à l’alliance avec la République chypriote grecque, elle découle en quelque sorte de l’alliance avec la Grèce, sachant que le Nord de Chypre est illégalement occupé par l’armée turque ; et sachant que la République chypriote grecque est une porte maritime vers le Liban et vers la bande de Gaza. Pour l’alliance avec les Kurdes, c’est un peu différent, dans le sens où Israël doit agir sans en parler. Les Kurdes vivent essentiellement en Turquie, en Irak et en Iran. Tout l’art de l’alliance avec les Kurdes doit donc consister à jouer sur le levier kurde en Turquie et en Iran, mais sans interférer au Kurdistan irakien. Concernant aussi bien l’ennemi iranien que l’allié grec, les événements relatés par les médias ces derniers jours sont assez éclairants.
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Ainsi, je lis aujourd’hui mardi 17 août 2010 sur Reuters que (extraits) « L'Iran procédera à partir de mars prochain à une forte augmentation de sa capacité d'enrichissement d'uranium malgré les sanctions internationales visant à lui faire réduire son programme nucléaire, a déclaré lundi le chef de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne. "La recherche d'un site pour la construction de dix nouveaux centres d'enrichissement d'uranium est maintenant terminée", a déclaré Ali Akbar Salehi, qui est aussi vice-président. "La construction de l'un de ces centres commencera d'ici à la fin de l'année (iranienne) ou au début de l'an prochain", a-t-il ajouté ».
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Reuters ajoute : « L'année iranienne prend fin le 20 mars (…). A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a souligné lundi que l'annonce de la construction d'un nouveau site d'enrichissement au premier semestre 2011 "ne fait qu'aggraver les profondes inquiétudes de la communauté internationale à l'endroit du programme nucléaire iranien". "Nous attendons que l'Iran se mette en conformité avec ses obligations internationales en procédant à la suspension de toutes ses activités d'enrichissement d'uranium", a déclaré Christine Fages, porte-parole adjointe du Quai d'Orsay. Pour la France, "si elle devait être confirmée, cette décision serait une nouvelle violation, par l'Iran, de ses obligations au titre de six résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-elle ajouté lors d'un point de presse ».
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Reuters poursuit : « En février, l'Iran a dit avoir commencé à enrichir à 20% des quantités limitées d'uranium (…). Téhéran a révélé en octobre dernier l'existence d'un deuxième site d'enrichissement, dissimulé à l'intérieur d'une montagne dans une base militaire protégée par les gardiens de la Révolution près de la ville sainte de Qom, au sud de la capitale. Salehi avait déclaré à Reuters en février que son pays commencerait la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement d'ici mars 2011. (…) Téhéran a par ailleurs annoncé la semaine dernière que sa première centrale nucléaire, construite par la Russie à Bouchehr, entrerait en service fin septembre ou début octobre (…) » (Fin des extraits de la dépêche Reuters).
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Par ailleurs, je lis ce même jour sous la plume de Claire Dana-Picard que « Le voyage en Grèce du Premier ministre Binyamin Netanyahou semble avoir été fructueux et devrait favoriser des relations plus étroites entre les deux pays et une coopération plus sérieuse dans divers domaines, dont essentiellement la sécurité, l’économie et le tourisme. C’est ce qui ressort des déclarations des deux chefs d’Etat, lors d’une conférence de presse qu’ils ont tenue à Athènes à l’issue de leurs discussions. Ils ont d’ailleurs annoncé qu’ils avaient signé une nouvelle alliance stratégique au cours de leurs entretiens ».
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Claire Dana-Picard ajoute : « Ce rapprochement entre Jérusalem et Athènes survient dans un contexte tendu, alors que la Turquie manifeste de plus en plus d’hostilité à l’égard d’Israël et semble se solidariser de plus en plus avec l’Iran, tout en s’éloignant de l’Occident. Certains y voient un lien évident et la question a bien sûr été évoquée lors de cette rencontre avec les journalistes. Le Premier ministre grec George Papandréou a tenu à affirmer d’emblée que les liens entre la Grèce et Israël n’avaient rien à voir avec les tensions que pouvait avoir Jérusalem avec d’autres Etats. Restant très prudent en parlant de la Turquie, il a déclaré que « malgré certaines dissensions, il souhaitait avoir de bonnes relations avec ses voisins ». Et de préciser : « Notre collaboration ne peut-être que bénéfique pour tout le bassin méditerranéen ».
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Claire Dana-Picard poursuit : « De son côté, Netanyahou a proposé à son homologue grec un accord touristique permettant un échange fructueux dans ce domaine entre les deux pays. Il faisait notamment allusion, sans le dire explicitement, aux nombreux vacanciers israéliens, privés de leurs congés en Turquie, qui pourraient désormais choisir leurs lieux de villégiature en Grèce. Les questions politiques ont également été abordées et dans ce cadre, le Premier ministre grec a proposé sa médiation dans les pourparlers entre Israël et l’Autorité palestinienne. Il a en outre approuvé les prises de position de Binyamin Netanyahou qui s’est exprimé en faveur d’un dialogue direct. Netanyahou a estimé que les négociations reprendraient prochainement et a indiqué qu’il était prêt à aller au Caire ou à Washington pour faire avancer le processus » (Fin de l’article de Claire Dana-Picard).
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http://www.lexpress.fr/actualites/2/l-iran-se-prepare-a-creer-de-nouveaux-centres-d-enrichissement_912782.html
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http://www.israel7.com/2010/08/alliance-strategique-entre-israel-et-la-grece/#Scene_1
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Article publié sur http://drzz.info/ et http://monde-info.blogspot.com/.
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Israël doit redéfinir ses alliances
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Par Michel Garroté
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Mardi 17 août 2010 – 7 Elul 5770
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L’alliance renforcée entre l’Iran et la Turquie constitue peut-être le plus important changement géopolitique de 2010. Cette alliance entre le régime islamique turc et la dictature intégriste iranienne a d’énormes conséquences aussi bien pour l’Union Européenne que pour Israël. La Turquie islamique ne se contente pas d’une alliance avec la théocratie iranienne. La Turquie rompt par ailleurs son alliance avec Israël. L’ Union Européenne allègue qu’elle s’inquiète de la situation en Iran. En revanche, l’Union Européenne ne semble pas s’inquiéter de la situation en Turquie. Bien au contraire, l’Union Européenne veut intégrer la Turquie et faire avec elle du business.
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Dans ce contexte, Israël se voit contraint de redéfinir ses alliances. Car contrairement à l’Union Européenne, Israël ne peut pas se permettre le luxe d’ignorer l’alliance renforcée entre l’Iran et la Turquie. Concrètement, Israël doit, d’une part, ne compter que sur lui-même pour neutraliser le nucléaire offensif iranien ; et d’autre part, renforcer ses liens avec la Grèce, avec la République chypriote grecque et avec les Kurdes. A cet égard, la première priorité pour Israël, c’est évidemment de faire face à la menace existentielle iranienne. L’alliance avec la Grèce reste ainsi la seconde priorité, sachant que la Grèce dispose d’une importante flotte de guerre.
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Quant à l’alliance avec la République chypriote grecque, elle découle en quelque sorte de l’alliance avec la Grèce, sachant que le Nord de Chypre est illégalement occupé par l’armée turque ; et sachant que la République chypriote grecque est une porte maritime vers le Liban et vers la bande de Gaza. Pour l’alliance avec les Kurdes, c’est un peu différent, dans le sens où Israël doit agir sans en parler. Les Kurdes vivent essentiellement en Turquie, en Irak et en Iran. Tout l’art de l’alliance avec les Kurdes doit donc consister à jouer sur le levier kurde en Turquie et en Iran, mais sans interférer au Kurdistan irakien. Concernant aussi bien l’ennemi iranien que l’allié grec, les événements relatés par les médias ces derniers jours sont assez éclairants.
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Ainsi, je lis aujourd’hui mardi 17 août 2010 sur Reuters que (extraits) « L'Iran procédera à partir de mars prochain à une forte augmentation de sa capacité d'enrichissement d'uranium malgré les sanctions internationales visant à lui faire réduire son programme nucléaire, a déclaré lundi le chef de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne. "La recherche d'un site pour la construction de dix nouveaux centres d'enrichissement d'uranium est maintenant terminée", a déclaré Ali Akbar Salehi, qui est aussi vice-président. "La construction de l'un de ces centres commencera d'ici à la fin de l'année (iranienne) ou au début de l'an prochain", a-t-il ajouté ».
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Reuters ajoute : « L'année iranienne prend fin le 20 mars (…). A Paris, le ministère français des Affaires étrangères a souligné lundi que l'annonce de la construction d'un nouveau site d'enrichissement au premier semestre 2011 "ne fait qu'aggraver les profondes inquiétudes de la communauté internationale à l'endroit du programme nucléaire iranien". "Nous attendons que l'Iran se mette en conformité avec ses obligations internationales en procédant à la suspension de toutes ses activités d'enrichissement d'uranium", a déclaré Christine Fages, porte-parole adjointe du Quai d'Orsay. Pour la France, "si elle devait être confirmée, cette décision serait une nouvelle violation, par l'Iran, de ses obligations au titre de six résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", a-t-elle ajouté lors d'un point de presse ».
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Reuters poursuit : « En février, l'Iran a dit avoir commencé à enrichir à 20% des quantités limitées d'uranium (…). Téhéran a révélé en octobre dernier l'existence d'un deuxième site d'enrichissement, dissimulé à l'intérieur d'une montagne dans une base militaire protégée par les gardiens de la Révolution près de la ville sainte de Qom, au sud de la capitale. Salehi avait déclaré à Reuters en février que son pays commencerait la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement d'ici mars 2011. (…) Téhéran a par ailleurs annoncé la semaine dernière que sa première centrale nucléaire, construite par la Russie à Bouchehr, entrerait en service fin septembre ou début octobre (…) » (Fin des extraits de la dépêche Reuters).
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Par ailleurs, je lis ce même jour sous la plume de Claire Dana-Picard que « Le voyage en Grèce du Premier ministre Binyamin Netanyahou semble avoir été fructueux et devrait favoriser des relations plus étroites entre les deux pays et une coopération plus sérieuse dans divers domaines, dont essentiellement la sécurité, l’économie et le tourisme. C’est ce qui ressort des déclarations des deux chefs d’Etat, lors d’une conférence de presse qu’ils ont tenue à Athènes à l’issue de leurs discussions. Ils ont d’ailleurs annoncé qu’ils avaient signé une nouvelle alliance stratégique au cours de leurs entretiens ».
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Claire Dana-Picard ajoute : « Ce rapprochement entre Jérusalem et Athènes survient dans un contexte tendu, alors que la Turquie manifeste de plus en plus d’hostilité à l’égard d’Israël et semble se solidariser de plus en plus avec l’Iran, tout en s’éloignant de l’Occident. Certains y voient un lien évident et la question a bien sûr été évoquée lors de cette rencontre avec les journalistes. Le Premier ministre grec George Papandréou a tenu à affirmer d’emblée que les liens entre la Grèce et Israël n’avaient rien à voir avec les tensions que pouvait avoir Jérusalem avec d’autres Etats. Restant très prudent en parlant de la Turquie, il a déclaré que « malgré certaines dissensions, il souhaitait avoir de bonnes relations avec ses voisins ». Et de préciser : « Notre collaboration ne peut-être que bénéfique pour tout le bassin méditerranéen ».
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Claire Dana-Picard poursuit : « De son côté, Netanyahou a proposé à son homologue grec un accord touristique permettant un échange fructueux dans ce domaine entre les deux pays. Il faisait notamment allusion, sans le dire explicitement, aux nombreux vacanciers israéliens, privés de leurs congés en Turquie, qui pourraient désormais choisir leurs lieux de villégiature en Grèce. Les questions politiques ont également été abordées et dans ce cadre, le Premier ministre grec a proposé sa médiation dans les pourparlers entre Israël et l’Autorité palestinienne. Il a en outre approuvé les prises de position de Binyamin Netanyahou qui s’est exprimé en faveur d’un dialogue direct. Netanyahou a estimé que les négociations reprendraient prochainement et a indiqué qu’il était prêt à aller au Caire ou à Washington pour faire avancer le processus » (Fin de l’article de Claire Dana-Picard).
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http://www.lexpress.fr/actualites/2/l-iran-se-prepare-a-creer-de-nouveaux-centres-d-enrichissement_912782.html
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http://www.israel7.com/2010/08/alliance-strategique-entre-israel-et-la-grece/#Scene_1
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