Une organisation islamique peut en cacher une autre

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Par Michel Garroté
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Jeudi 8 juillet – 26 Tammuz 5770
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Entre aujourd’hui jeudi et demain vendredi, vous lirez, sans doute, ça et là, sur le wire et sur le net, que le D8, huit pays en développement (« D » comme développement ; en réalité, le D8 est composé uniquement de pays musulmans, un D8 islamique en somme) tient son sommet ce jeudi 8 juillet, à Abuja, au Nigeria. Lancé en 1997, à Istanbul, soi-disant sur le modèle du G8, le D8 regroupe en fait les huit pays musulmans les plus peuplés de la terre : le Bangladesh, l’Égypte, l’Indonésie, l’Iran, la Malaisie, le Nigeria, le Pakistan et la Turquie.
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Le sommet du D8 à Abuja porte officiellement sur « le renforcement de la coopération dans les investissements au sein du D8 ». Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, le président turc Abdullah Güll et le président nigérian Goodluck Jonathan sont présents à ce sommet.
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Les ministres des affaires étrangères des huit pays membres du D8, en réunion à Abuja depuis le mardi 6 juillet, ont rédigé une déclaration commune sur la récession économique, le changement climatique et l’énergie. Cette déclaration devrait être adoptée aujourd’hui par le D8. Et ça, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Officiellement, les objectifs du D8 seraient de développer les liens économiques entre les pays membres mais aussi – ce qui est beaucoup plus significatif – d’améliorer leur coordination au sein des organisations internationales.
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Avec 900 millions de musulmans, le D8 représente quelques 13 % de la population mondiale. Au D8 vient s’ajouter un autre groupe composé de pays musulmans, un groupe très puissant au sein de l’ONU en particulier et très puissant au sein des organisations internationales en général : il s’agit de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Le D8 se compose, d’une part, de pays comme le Nigeria, l’Indonésie et la Malaisie qui ont certes une forte influence régionale, mais peu d’influence internationale, et d’autre part, de pays comme la Turquie et l’Iran, qui cherchent à devenir des grandes puissances au sein du monde musulman.
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A noter, pour conclure, que deux membres du D8 et de l’OCI, à savoir la Turquie et l’Iran, ne cessent de se rapprocher l’un de l’autre depuis quelques temps (alliance entre ottomans et persans, mais pour combien de temps ?). Le D8 se veut, aussi, un acteur des relations « Sud – Sud ». Autrement dit, la Turquie et l’Iran en particulier, et l’OCI en en général, utilisent le D8 pour se rapprocher des pays du « Sud » de la planète (« développer les liens économiques » et « améliorer leur coordination au sein des organisations internationales »). C’est déjà le cas de l’Iran qui s’est rapproché du Venezuela et du Brésil. C’est actuellement le cas de la Turquie qui – comme l’Iran – cherche, toujours plus, à se profiler comme une puissance qui compte dans le monde.
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L’Arabie saoudite ne fait pas partie du D8. Apparemment, parce qu’elle ne fait pas partie des huit pays musulmans les plus peuplés de la terre. Le D8 islamique, ce n’est pas « D » comme développement. Le D8 islamique, c’est « D » comme démographie.
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Source :
http://www.la-croix.com/Les-huit-principaux-pays-musulmans-se-reunissent-en-D8/article/2431968/4077
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