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mercredi 9 juin 2010

La manoeuvre des mollahs iraniens contre l'ONU

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Par Michel Garroté
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Mercredi 9 juin 2010 – 27 Sivan 5770
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Le Washington Post, que personnellement je considère, avec le New York Times, comme l’équivalent américain du quotidien français Le Monde, publie une analyse – partielle et néanmoins éclairante – de la stratégie iranienne pour contrer les sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU. L’analyse du Washington Post, intitulée ‘La stratégie de Téhéran contre les sanctions’, analyse effectuée par Thomas Erdbrink et Colum Lynch, insinue que les nouvelles sanctions, votées mercredi 9 juin 2010, ne serviront à rien. Tel que je connais le Washington Post, il publie cette analyse pour sous-entendre que, plutôt que de lancer un nouveau train de sanctions, il vaudrait mieux « négocier » avec les ayatollahs iraniens. Ces ayatollahs iraniens qui, par l’intermédiaire de leur ineffable nabot de président, véhiculent des menaces telles que nous n’en avions pas subies depuis le temps du régime hitlérien. Détail nazislamiste qui ne trouble ni Thomas Erdbrink et Colum Lynch, ni les experts, pas très neutres, auprès desquels ils ont glané leurs informations.
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Et je suis à peu près certain, que dans les jours à venir, le quotidien français Le Monde va nous servir, en gros, la même analyse que celle de Thomas Erdbrink et Colum Lynch, parue mercredi, dans le Washington Post. Pour ce qui me concerne, je lis le Washington Post une fois par an, comme je lis une BD humoristique. Cela étant dit, l’analyse du Washington Post peut, aussi, même si ce n’est pas son objectif, nous conforter dans l’idée, qu’effectivement, les sanctions ne servent à rien. Et, qu’à contrario, une frappe préventive contre le nucléaire offensif iranien serait un bon moyen de porter un coup dur au régime intégriste de Téhéran qui, ces derniers mois, a fichu un bazar monumental en tripatouillant des manœuvres – aussi douteuses qu’intéressées – avec la Russie, la Chine, la Turquie, le Brésil, la Syrie, le Hezbollah et le Hamas.
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Ainsi donc, mercredi 9 juin 2010, Thomas Erdbrink et Colum Lynch, dans The Washington Post, écrivent (extraits) : « Le Conseil de sécurité des Nations unies doit voter mercredi 9 juin de nouvelles mesures contre l'Iran, accusé de poursuivre son programme nucléaire. Celles-ci ne devraient avoir qu'un effet limité sur le pays, qui s'y prépare depuis plusieurs mois, économiquement et diplomatiquement. (…) Aujourd’hui, alors même que le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à mettre au vote une quatrième série de sanctions contre l’Iran, Téhéran fait preuve d’une remarquable résilience, en protégeant certaines de ses industries clés des restrictions financières préconisées par les Etats-Unis et en tissant un vaste réseau diplomatique pour résister à la pression exercée par l’Occident.
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Les dirigeants iraniens font la tournée des capitales mondiales, de Tokyo à Bruxelles. Ils signent également des accords énergétiques destinés à changer les règles du jeu en leur assurant une plus grande autonomie économique et un plus grand nombre de sièges au sein d’instances internationales. La capacité de l’Iran à suivre une voie diplomatique aussi périlleuse, estiment les experts, reflète le savoir-faire iranien et les carences américaines à l’heure où des puissances émergentes tentent de remettre en cause la suprématie des Etats-Unis et considèrent l'Iran comme un instrument utile. Le projet de sanctions impulsé par les Etats-Unis se heurte à une forte opposition au sein du Conseil de sécurité, qui, pour la première fois depuis plus de quatre ans, est divisé sur l'attitude à adopter vis-à-vis de Téhéran. Il s’agit de renforcer une série de sanctions économiques, technologiques et militaires et d’affaiblir plus de 40 personnalités et entreprises iraniennes liées au programme nucléaire du pays par une interdiction des voyages et un gel des avoirs.
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Mais, autre signe de la fragilité de l’alliance anti-Iran menée par Washington, les dirigeants russes, turcs et iraniens ont convoqué le 8 juin un sommet régional sur la sécurité pour mettre l’accent sur la nouvelle donne militaire dans la région. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine, qui soutient les sanctions de l’ONU, a déclaré que ces mesures ne devaient pas être "excessives" ni imposer des conditions trop pénibles aux autorités iraniennes ou à la population. Les nouvelles sanctions soutenues par Washington ont été tellement édulcorées que l’industrie pétrolière iranienne sera probablement épargnée et que les accords commerciaux de la Russie et de la Chine avec l’Iran en sortiront pratiquement intacts (…).
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"Les Iraniens n'apprécieront pas les sanctions", estime Flynt Leverett, ancien spécialiste du Moyen-Orient au Conseil de sécurité nationale et directeur de recherche au think tank New America Fundation, "mais ils pensent qu'ils pourront s'en sortir. Le Brésil et la Turquie y verront également l'occasion de remettre en cause publiquement la légitimité du Conseil de sécurité de l'ONU". Selon Leverett et d'autres analystes, l'Iran a pris des dispositions pour se protéger de mesures telles que celles qui pourraient viser son secteur gazier. Le pays a accru sa capacité de raffinage du brut et a signé des accords sur le gaz avec des pays non occidentaux comme la Chine et le Venezuela.
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En parallèle, il affecte de nouvelles ressources à la construction de gazoducs permettant d'acheminer le gaz iranien via la Turquie vers des pays européens tels que l'Autriche et l'Allemagne, qui cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Russie [par le biais notamment du pipeline Nabucco, qui devrait être achevé en 2020]. "Cette histoire d'amour entre la Turquie et l'Iran tient beaucoup au fait que l'Iran a vraiment besoin de la Turquie pour accéder au marché du gaz européen", note Gal Luft, directeur de l'Institut pour l'analyse de la sécurité mondiale (IAGS). Selon lui, certaines sanctions financières "nuiront peut-être" à l'Iran, mais le pays ne changera pas de comportement. Une analyse qu'il avait conduite, il y a quatre ans, montrait que l'Iran importait plus de 40 % des produits pétroliers raffinés qu'il consommait. Mais aujourd'hui, dit-il, ce chiffre est plus proche de 25 %, ce qui rend des sanctions américaines sur les importations de gaz de plus en plus vides de sens » (Fin des extraits de l’analyse de Thomas Erdbrink et Colum Lynch parue le 9 juin dans The Washington Post).
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