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mardi 9 mars 2010

Faut-il brûler Israël ? (9e partie)

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Michel Garroté - Ci-dessous, la neuvième partie de "Faut-il brûler Israël ?". J'ai publié ces écrits une première fois en février 2008. La situation au Proche et au Moyen Orient, aujourd'hui en mars 2010, s'est-elle améliorée ?....
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Lundi 25 février 2008

SDEROT : ENJEU DE LA QUATRIÈME GUERRE MONDIALE ?

Dès avril 2007, je relevais, avec inquiétude, la dégradation, de la sécurité, dans le sud d’Israël. Dès avril 2007, je signalait, le lien évident, entre d’une part, les attaques contre Israël ; et d’autre part, la résistance armée, menée par quelques démocraties un peu plus courageuses que d’autres, face à la guerre mondiale que nous livre la terreur islamique. Le lundi 28 mai 2007, je publiais un article intitulé « Sderot : la ville israélienne dont on ne parle pas ». L’article signalait notamment : « En l’espace d’une semaine, 170 roquettes Kassam, se sont abattues, sur Sderot et ses 20'000 habitants (…) La semaine dernière, Shirel Feldman, une femme de 35 ans, est décédée (…) Lorsque les autorités israéliennes donnent l’alarme, par haut-parleur, il reste 20 secondes, aux habitants de Sderot, pour se mettre à l’abri (…) Les habitants de Sderot ne souhaitent plus qu’une seule chose : une incursion terrestre, de l’armée israélienne, dans la bande de Gaza, pour désarmer, les mouvements terroristes palestiniens (…) Dimanche, à Sderot, Oshri Oz, un homme de 35 ans, est décédé (…) Oshri Oz laisse derrière lui son épouse, enceinte de six mois et sa fille, âgée de trois ans. Sderot ? La ville dont on ne parle pas ». A l’époque de la parution de cet article, en mai 2007, presque personne ne parlait de Sderot. Qu’en est-il maintenant, fin février 2008, soit dix mois plus tard ?

Je tombe, ce matin, lundi 25 février, en primeur, sur un article intitulé « La Bataille pour Sderot », de Ehoud Yaari, à paraître, le 3 mars prochain, dans le Jerusalem Report, et traduit en français, par Artus, pour www.nuitdorient.com. Voici l’essentiel de ce qu’écrit Ehoud Yaari : « La bataille pour Sderot n'est pas une mince affaire (…) C'est tout simplement la guerre ! Le gouvernement israélien et la plupart des oppositions refusent d'accepter la réalité des faits, tout comme la totalité des médias ou presque. Personne n'appelle ‘guerre’ les volées de roquettes Qassam (…) Le seul homme politique qui parle, comme s'il comprenait la vérité, c'est Avi Dichter, ex-chef de l'agence de sécurité Shin-Bet et ministre de la sécurité intérieure ». Ehoud Yaari poursuit : « Ce refus borné de reconnaître la réalité qu'une guerre est livrée contre Sderot (…) vient de la non compréhension de la stratégie adoptée par le Hamas. La doctrine explicite du Hamas est de tout faire pour éviter un embrasement général et poursuivre une guerre sans fin de ‘basse intensité’, en utilisant une faible partie de l'arsenal militaire engrangé. L'idée est de ne pas provoquer une attaque frontale précipitée et de tout faire pour que cette guerre se prolonge le plus longtemps possible ». Ehoud Yaari conclut : « Il est aujourd'hui très clair que rester sur la défensive n'apporte pas grand-chose et les roquettes continuent de pleuvoir (…) il est nécessaire de frapper le Hamas de manière à le dissuader de continuer à expédier ses volées de Qassam, frapper fort et faire très mal (…) les attaques ciblées doivent viser les institutions et les services du Hamas (…) y compris les postes de police, les installations militaires, enterrées ou pas, les ministères, tous les chefs, dans le but de démanteler l'appareil gouvernemental. Des incursions terrestres en profondeur seront nécessaires (…) il faut aller jusqu'au bout, malgré les difficultés, sinon nous allons retrouver le Hamas en Judée-Samarie et, si nous ne sommes pas victorieux, nos villes du Centre, comme Kfar Saba ou Modii'n, seront à la merci de missiles venant de Cisjordanie ».

Fait intéressant, Caroline Glick, dans la version anglaise du Jérusalem Post, édition du vendredi 22 février, publie, un article, intitulé « L’avertissement brutal du Kosovo » (adaptation française de Sentinelle 5768 ©). En théorie, il n’y a pas de lien direct entre le Kosovo et la bande de Gaza. En pratique, le lien est évident. Caroline Glick s’appuie sur des investigations et des rapports effectués par des autorités non israéliennes (voir version intégrale de son article avec références). Caroline Glick est membre senior pour le Moyen Orient du Center for Security Policy à Washington et rédacteur en chef adjoint du Jerusalem Post. Caroline Glick écrit : « La déclaration d’indépendance du Kosovo (…) en posant pour précédent de légitimer la sécession de minorités (…) déstabilise le système international fondé sur les Etats (…) il est difficile de se représenter comment le Kosovo peut constituer un Etat viable. Son taux de chômage à 40 % est lié à l’absence d’infrastructures gouvernementales et économiques adaptées. En novembre 2007, un rapport de la Commission Européenne détaillait l’échec de l’Armée de Libération du Kosovo (ALK) dans la mise en place de structures de gouvernement capables de fonctionner (…) L’Etat défaillant naissant apporte un avantage précieux au jihad mondial. Il est vrai que les musulmans kosovars dans leur majorité ne souscrivent pas à l’islam radical. Mais il est vrai aussi qu’ils ont ouvert leur territoire comme base pour les opérations d’Al Qaïda ; que des membres de la direction de l’ALK ont des liens directs avec Al Qaïda ; et que le monde islamique dans son ensemble a perçu le combat du Kosovo pour son indépendance (…) comme un jihad pour la domination islamique ».

Caroline Glick poursuit : « Ben Laden a visité l’Albanie en 1996 et 1997. On lui a remis un passeport bosniaque de l’ambassade de Bosnie en Autriche en 1993. En 1994, sur les ordres de Ben Laden, son adjoint Ayman Zawahiri a mis en place des bases de formation à travers les Balkans, dont un centre d’entraînement à Mitrovica, au Kosovo. Les Taliban et al Qaïda ont mis en place des opérations de trafic de drogue au Kosovo, pour financer leurs activités en Afghanistan et au-delà. En 2006, John Gizzi a rapporté dans le magazine ‘Human Events’ que le service de renseignement allemand, le BND a confirmé que les attentats à la bombe en 2004 en Espagne, et en 2005 à Londres, avaient été organisés au Kosovo (…) Au cours de années récentes en particulier, ce sont les Serbes chrétiens du Kosovo, et non les musulmans albanais qui sont la cible d’un nettoyage ethnique ».

Caroline Glick conclut : « Hélas, plutôt que de comprendre et d’exécuter les leçons du Kosovo, le gouvernement Olmert-Livni-Barak travaille activement à s’assurer de leur reproduction dans le traitement par la ‘Communauté Internationale’ d’Israël et des Palestiniens (…) les forces de l’OTAN au Kosovo ont été déployées dans le but exprès d’empêcher la Serbie d’exercer sa souveraineté sur le Kosovo et pas pour empêcher la violence entre les Kosovars et les Serbes, ou les musulmans et les chrétiens au Kosovo. C'est-à-dire que l’OTAN s’est déployée au Kosovo pour lui permettre de gagner l’indépendance. Et si les USA ou l’OTAN sont déployés à Gaza ou bien en Judée et Samarie, ils ne seront pas là pour protéger les Israéliens contre le terrorisme palestinien ou empêcher ces zones de servir de bases du terrorisme mondial. Ils seront là pour établir un Etat palestinien du Fatah ou du Hamas (…) les forces de l’OTAN en Judée et en Samarie n’empêcheraient pas seulement Israël de protéger ses citoyens qui y vivent ; elles empêcheraient aussi Israël de prendre les mesures pour empêcher les attaques palestiniennes sur le centre d’Israël, et d’assurer le contrôle sur la frontière avec la Jordanie ».

Concluons. Le 28 mai 2007 j’écrivais : « Les habitants de Sderot ne souhaitent plus qu’une seule chose : une incursion terrestre, de l’armée israélienne, dans la bande de Gaza, pour désarmer, les mouvements terroristes palestiniens ». Dans un article intitulé « La Bataille pour Sderot », à paraître le 3 mars dans Jerusalem Report, Ehoud Yaari écrit : « il est nécessaire de frapper le Hamas de manière à le dissuader de continuer à expédier ses volées de Qassam (…) les attaques ciblées doivent viser les institutions et les services du Hamas (…) y compris les postes de police, les installations militaires, enterrées ou pas, les ministères, tous les chefs, dans le but de démanteler l'appareil gouvernemental. Des incursions terrestres en profondeur seront nécessaires ».

Le 22 février dernier, Caroline Glick a écrit : « si les USA ou l’OTAN sont déployés à Gaza ou bien en Judée et Samarie, ils ne seront pas là pour protéger les Israéliens contre le terrorisme palestinien ou empêcher ces zones de servir de bases du terrorisme mondial ».

L’ ALK au Kosovo et le Hamas dans la bande de Gaza participent de la même guerre mondiale de la terreur islamique. Sur le dos des Kosovars et des Palestiniens. Le message, des habitants, non seulement de Sderot, mais de tout le sud d’Israël, en fait, de tout Israël, message posté en mai 2007, ce message, dix mois plus tard, fin février 2008, semble enfin être arrivé à Jérusalem. Apparemment, les postes israéliennes ne sont plus ce qu’elles étaient en 1967. Au 21ème siècle, on ferait peut-être mieux de livrer certains messages en mains propres. C’est beaucoup plus rapide. Cela dit, à l’heure où je mets sous presse, il n’y a toujours pas d’incursions israéliennes terrestres en profondeur dans le Hamastan, alias bande de Gaza. C’est que Ehud Olmert, qui réside à Jérusalem, n’a lu ni le Jerusalem Post ni le Jerusalem Report. La poste, vous dis-je.


Mardi 26 février 2008

Nathan Sharansky : un veilleur pour l’humanité

Depuis bien longtemps, je voue admiration aux hommes de la trempe de Simon Wiesenthal (auteur de « Justice n'est pas vengeance », Robert Laffont, 1989) et Nathan Sharansky (auteur de « Défense de la démocratie : comment vaincre l'injustice et la terreur par la force de la liberté », Bourin Editeur, 2006). J’admire ce genre d’hommes pour une raison très simple. Ils ont survécu tantôt aux camps d’extermination hitlériens (Simon Wiesenthal), tantôt au goulag soviétique (Nathan Sharansky). Ils sont des veilleurs pour l’humanité.

Sharansky a lancé un appel vibrant en février 2007, suite aux propos et aux comportements, à la fois négationnistes et génocidaires, de l’ineffable président iranien Ahmadinejad. Dans un article intitulé « Mobilisez-vous maintenant, sauvez le monde », paru dans le Jerusalem Post, édition du 11 février 2007, Sharansky écrivait : « Nous devons reconnaître le fait suivant : bien que la sympathie pour l’objectif exprimé par l’Iran afin de détruire Israël ne soit pas vraiment le courant dominant, l’idée d’un monde sans Israël est aujourd’hui plus acceptable dans la bonne société, dans les médias et à l’université, que l’objectif exprimé par Hitler d’une Europe sans Juifs ne l’était en 1939. Dans cette situation, il doit être clair que nous sommes au-delà de l’étape des définitions. Le monde juif d’aujourd’hui doit se mobiliser à un niveau non moins élevé que pendant les combats pour établir l’Etat d’Israël ou pour libérer la communauté juive d’Union soviétique. C’est cette dernière lutte qui représente le modèle le plus puissant pour agir aujourd’hui ».

Lorsque des hommes qui ont connu la souffrance des camps d’extermination hitlériens ou du goulag soviétique lancent un appel vibrant, la portée de cet appel ne vibre pas de la même manière que celle d’un homme ordinaire. Sharansky, en défendant Israël, veille sur l’humanité. Ne pas écouter les veilleurs, c’est courir le risque de perdre, pour longtemps, une liberté et une identité, chèrement acquises par nos ancêtres. C’est pourquoi il faut diffuser les paroles et les écrits de Sharansky. Nathan Sharansky est né en Ukraine dans une famille juive. Il a étudié à l’université à Moscou. Il a travaillé pour le physicien dissident Andreï Sakharov. Il fut l’un des fondateurs du mouvement dissident Refuznik. En 1977, il est arrêté sans motif valable et condamné à 13 ans de travaux forcés. Il est envoyé en Sibérie au goulag Perm 35 où il effectue des travaux forcés pendant 9 ans. En 1986, il est échangé contre un espion soviétique. Sharansky immigre alors en Israël. Dans ce pays où il vit toujours, Sharansky a été Ministre de l'Industrie et du Commerce ; Ministre de l'Intérieur ; Chef de Cabinet du Premier ministre ; Ministre de la maison et de la construction ; et membre du Cabinet du Gouvernement de 2003 à 2005. Il démissionna du Gouvernement en 2005. Aujourd'hui, Sharansky est à la tête du Centre d'études stratégiques au sein de l'Institut Shalem.

Ci dessous, on trouvera des extraits, de l’interview, de Nathan Sharansky, effectuée par Laly Derai, pour Hamodia n° 17, édition du 20 février 2008 (« L'intégrisme est la conséquence de régimes religieusement modérés qui font souffrir le peuple »). Sur la politique : « Je dis souvent que j'ai été ministre quatre fois, ai démissionné deux fois et que j'ai été emprisonné dans quatre prisons (ndlr au goulag en URSS) desquelles je n'ai jamais pu démissionner. C'est un privilège que de pouvoir démissionner (…) Nous croyons que la stratégie de l'Etat d'Israël et du monde entier doit être construite sur des valeurs et non pas sur des intérêts : ces valeurs sont la démocratie et la liberté, l'identité (…) Mon poste au sein de l'institut me convient tout à fait. J'agis certes dans l'ombre mais toujours de concert avec les vérités et les valeurs dans lesquelles je crois (…) Malheureusement, pour réussir en politique, il faut parfois s'asseoir à la table du gouvernement même si on s'oppose à ses décisions et prendre en compte différents facteurs qui ne sont pas uniquement basés sur les valeurs dans lesquelles on croit. J'en suis incapable ».

Sur Sharon et sur Bush : « Tout ce que j'avais prévu à cette époque (ndlr du retrait israélien de Gaza) est malheureusement en train de se réaliser (…) George Bush m'avait d'ailleurs dit une fois que les deux personnes les plus détestées sur terre étaient le général Sharon et lui. Bush l'a dit en riant mais Ariel Sharon ne riait plus de cette blague. Cette haine lui pesait. Je pense qu'il a voulu terminer sa vie politique sur une note de respect et non de haine ».

Sur Netanyahou : « Il me semble aujourd'hui que Binyamin Netanyahou peut facilement gagner ces élections (…) on critique beaucoup Bibi (ndlr Netanyahou) et (..) une partie de ces critiques est fondée. On condamne ses réformes économiques, mais se sont elles qui ont sauvé l'économie israélienne. Par ailleurs, j'estime qu'il a appris de ses erreurs et que les principes en lesquels il a toujours cru, comme la réciprocité dans les négociations israélo-palestiniennes, sont des principes justes et vrais. Certes, les Américains d'un côté et la presse de l'autre ne l'ont pas laissé appliquer ces principes sur le terrain. Certes, il lui a manqué parfois la stature nécessaire pour se battre pour ces valeurs. Mais on ne peut lui retirer le fait qu'il soit le politicien le plus réaliste qui agisse aujourd'hui sur l'échiquier politique. Il est vrai que j'ai beaucoup discuté avec Binyamin Netanyahou. Mais on ne juge pas un homme politique sur les discours qu'il tient mais sur les actes qu'il choisit d'accomplir. Parfois, il a cédé aux pressions américaines et médiatiques ».

Sur Lieberman : « La seule stratégie qu'ait élaboré Avigdor Lieberman a été d'inventer un nouveau ministère au sein du gouvernement Olmert. Ce portefeuille ne voulait rien dire et il n'était pas naturel. Lieberman a bien fait de quitter la coalition. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi il y est entré. Toutes ses explications selon lesquelles il influencerait Ehoud Olmert de l'intérieur ne m'ont pas convaincu ».

Sur la démocratie dans le monde arabe : « La démocratie, c’est la tenue d'élections libres au sein d'une société libre (ndlr allusion à l’absence de liberté avec le régime de l’Autorité palestinienne). Le scrutin n'est qu'un point technique qui vient couronner tout un processus de réformes ayant pour but de créer une société libre dans laquelle les gens peuvent choisir parmi plusieurs options sans craindre pour leur vie. Cette société doit comprendre des institutions qui protègent l'individu et sa liberté d'expression, sa liberté économique, sa liberté de religion. Des élections au sein d'un Etat totalitaire ne mènent au contraire qu'au chaos (…) Six mois après que Bush ait parlé si fermement de la nécessité de réformes et de démocratie au sein de l'Autorité palestinienne, il imposa la tenue d'élections au sein de cette même autorité sous quelques mois, c'est-à-dire sans que la moindre réforme n'ait été mise en place (…) Lorsque l'on vous demande de choisir entre un leadership mafieux (…) qui procède à du racket et ne se soucie aucunement du bien-être de ses citoyens et le Hamas qui, au moins, a pris en charge les pauvres, leur distribue de l'argent et éduque leurs enfants, l'alternative est simple (ndlr élection du mouvement terroriste Hamas à Gaza). Et ce sont justement ces régimes soi-disant modérés et laïcs qui préparent le terrain en vue de la prise de pouvoir des fondamentalistes. De nos jours, la majorité des musulmans vivent dans des pays qui ne sont pas des pays fondamentalistes. L'intégrisme est la conséquence de régimes religieusement modérés qui font souffrir le peuple. Regardez ce qui se passe en Egypte. Moubarak est un dictateur qui se fera tôt ou tard remplacer par les Frères musulmans. Si l'on veut que l'intégrisme ne prenne pas le pouvoir en Egypte, ce n'est pas en renforçant le dictateur qu'est Moubarak que l'on réussira mais en prônant une véritable démocratie. Tant que le monde libre continuera de protéger Moubarak et de le considérer comme la seule option valable, il (ndlr le monde libre) ne pourra qu'être tenu responsable de la montée de l'intégrisme dans ce pays (…) Le monde libre fait une erreur en protégeant et en renforçant Abou Mazen (ndlr Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne) » © Hamodia.
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