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jeudi 14 janvier 2010

Arrêtez d'enquiquiner Ingrid Betancourt !

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Arrêtez d’enquiquiner Ingrid Betancourt !
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Michel Garroté
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Jeudi 14 janvier 2010 – 28 Tevet 5770
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A propos d’Ingrid Betancourt, on a trop parlé et trop écrit, aussi bien pendant sa captivité, que depuis sa libération. Et ce n’est pas terminé, peu s’en faut. Or, c’est précisément ce côté politico-médiatique, voire show-biz, qui m’a tant agacé et qui m’agace encore. Ingrid Betancourt a été libérée par l’armée colombienne. Ingrid Betancourt a transcendé l’horreur de la captivité par la foi et la prière. Voilà les deux faits majeurs. Le reste, c’est la famille d’Ingrid Betancourt, les politiques et les médias qui s’en sont chargés. Et j’ai déjà eu l’occasion d’écrire tout le mal que je pense de ces gens qui, devant les caméras de télévision, se sont livrés à d’indécentes mises en scène. Ce côté exhibitionniste rémunérateur continue maintenant avec les confessions à la noix du deuxième ex-époux d’Ingrid Betancourt. Détail piquant, on reproche à celle-ci d’être désormais attirée par l’argent, mais on écrit sur elle et cela aussi rapporte de l’argent, non pas à l’intéressée, mais à celui qui écrit.
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Ainsi, Axel Gyldèn, sur lexpress.fr, aujourd’hui jeudi 14 janvier 2010, écrit, à propos du récent livre du deuxième ex-époux d’Ingrid Betancourt : « Mais où est passée Ingrid Betancourt ? Après la tornade médiatique qui a suivi sa libération par l'armée colombienne, le 2 juillet 2008, l'ex-candidate à la présidentielle vit une semi-retraite apparente. Retirée de la vie politique, elle partage désormais sa vie entre New York (où sa fille étudie le cinéma), les Seychelles (où elle a vécu dans les années 1980) et Paris (où elle a passé une partie de son enfance). Dans l'espoir de se reconstituer psychologiquement, la captive la plus célèbre de France achève la rédaction d'un livre "introspectif" sur ses six années passées aux mains des Forces armées révolutionnaires (Farc).
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Parallèlement, la Franco-Colombienne participe à un projet de film autobiographique dont les droits ont été accordés à la productrice hollywoodienne de renom Kathleen Kennedy, connue pour ses associations fécondes avec Steven Spielberg. Bien sûr, les critiques ont blessé Ingrid Betancourt. "Ça m'a fait de la peine", a-t-elle admis sur TF1, en juillet dernier, après que son ex-amie Clara Rojas, mais également ses trois compagnons de captivité américains ou encore Noël Saez, l'émissaire français chargé de négocier avec les Farc, eurent exprimé leur déception à l'endroit de cette femme qu'ils accusent d'ingratitude. Et voici que Juan Carlos Lecompte, son second mari, publie un livre édifiant: Ingrid et moi. Il ne s'agit pas d'un règlement de comptes. "J'écris pour tourner la page", confie ce quinquagénaire blessé. Sans doute n'a-t-il pas digéré l'humiliation publique subie à la descente d'avion d'Ingrid Betancourt, le 2 juillet 2008.
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Devant les caméras du monde entier, celle qui fut son épouse pendant treize ans l'ignora ostensiblement avant de s'envoler, deux jours plus tard, pour la France. Sans lui. "Je ne reconnais plus ma femme", écrit Lecompte. Une simple phrase qui donne à comprendre la portée du crime préféré des Farc, l'enlèvement, qui se prolonge bien au-delà du jour où il prend fin. Les psychologues de la fondation colombienne Pais Libre, qui aident les familles d'otages, connaissent bien la question: "L'impact sentimental et la dépression morale causés par les enlèvements sont tels qu'ils peuvent ravager l'équilibre d'un couple. Dans 70 % des cas, cela se termine par un divorce". Celui d'Ingrid et de Juan Carlos a été prononcé voilà moins d'un an » (Fin de l’article de Axel Gyldèn).
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Vu les conditions atroces, et la durée interminable, de la captivité d’Ingrid Betancourt, le simple fait qu’elle ne soit pas devenue complètement folle est déjà, en soi, un miracle. Le fait qu’elle ait vécu l’enfer sur terre ne l’oblige pas à être sainte pour autant. Du reste, l’enfer n’est généralement pas un lieu où l’on devient saint. Ingrid Betancourt a le droit d’avoir des défauts et même des vices. Elle aussi publiera, un jour, son livre. Le seul qui nous intéresse vraiment.
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