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vendredi 29 mai 2009

L'Heure de Vérité

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Michel Garroté
http://monde-info.blogspot.com
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Vendredi 29 mai 2009 - Après votre serviteur, après Guy Senbel, après d’autres encore, c’est maintenant Caroline Glick qui joint sa voix au concert de la résistance aux totalitarismes. Je reproduis ci-dessous , intégralement, son récent article sur l’axe du mal. Caroline Glick est rédactrice en chef adjointe du Jerusalem Post et éditorialiste de ce quotidien. Elle est également Senior Fellow for Middle Eastern Affairs au Center for Security Policy. Bonne Fête de Shavouot et Joyeuse Pentecôte.
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Israël et l’axe du mal
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Caroline Glick
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THE JERUSALEM POST
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Adaptation française de Sentinelle 5769
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Vendredi 29 mai 2009
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(Début de l’article de Caroline Glick) La Corée du Nord est aux antipodes d’Israël. Pourtant le test nucléaire qu’elle a réalisé lundi a fait lever les bras des hauts responsables de la défense israéliens et sourire sa Némésis* iranienne comme le chat du Cheshire. Saisir pourquoi est la clé de la compréhension du danger posé par ce que quelqu’un a qualifié un jour impoliment d’axe du mal. Il y a moins de deux ans, le 6 septembre 2007, les forces aériennes d’Israël ont détruit à Kibar en Syrie une installation de production de plutonium construite en Corée du Nord. L’installation détruite était un clone virtuel du site de production de plutonium de Yongbyon en Corée du Nord. En mars dernier, le quotidien suisse Neue Zuercher Zeitung a relaté qu’Ali Reza Asghari, qui servait comme général dans les Gardes Révolutionnaires Iraniens et de ministre adjoint de la défense avant sa défection aux USA en mars 2007, a divulgué que l’Iran avait payé l’installation nord coréenne. Téhéran considérait cette installation en Syrie comme une extension de son propre programme nucléaire. Selon les estimations israéliennes, Téhéran a dépensé de 1 à 2 milliards de $ pour le projet. On peut supposer que des personnels iraniens assistaient au test en Corée du Nord lundi. Au cours des années passées, les officiels du nucléaire iranien ont participé à tous les tests majeurs de la Corée du Nord, y compris son premier essai nucléaire et son essai de missile balistique intercontinental en 2006. De plus, il ne serait pas tiré par les cheveux de penser que la Corée du Nord a mené un certain niveau de coordination avec l’Iran concernant l’agenda des essais de sa bombe nucléaire et de ses missiles balistiques cette semaine.
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Il est difficile de croire que les actions de la Corée du Nord soient survenues comme simple coïncidence une semaine seulement après que l’Iran ait testé son missile Seiji-2 à combustible solide avec une portée de 2000 km. A part leur proximité chronologique, la principale raison qui confirme l’hypothèse que l’Iran et la Corée du Nord ont coordonné leurs essais, c’est que la Corée du Nord a joué un rôle central dans le programme de missiles de l’Iran. Bien que les observateurs occidentaux proclament que le Seiji-2 iranien repose sur une technologie chinoise transférée à l’Iran via le Pakistan, le fait est que l’Iran doit une grande partie de sa capacité de missiles balistiques à la Corée du Nord. Le missile Shihab 3, par exemple, qui constitue la colonne vertébrale de l’arme stratégique iranienne menaçant Israël et ses voisins arabes, n’est rien d’autre qu’une adaptation iranienne de la technologie du missile nord-coréen Nodong. Depuis au moins le début des années 1990, la Corée du Nord n’a été que trop heureuse de faire proliférer cette technologie à tous ceux qui en veulent. Comme l’Iran, la Syrie doit la plus grande part de son propre arsenal massif de missiles à la prolifération nord-coréenne. Réagissant lundi à l’essai nucléaire nord coréen, le président des USA Barack Obama a déclaré : “Le comportement de la Corée du Nord augmente les tensions et sape la stabilité dans le nord-est de l’Asie. C’est vrai, mais les liens intimes de la Corée du Nord avec l’Iran et la Syrie montrent que le programme nucléaire de la Corée du Nord, avec ses têtes nucléaires, ses missiles et ses composantes technologiques, n’est pas une menace lointaine, limitée dans sa portée à l’Asie d’Extrême Orient.
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C’est un programme multilatéral partagé à différents niveaux avec l’Iran et la Syrie. Par conséquent il met en péril non seulement le Japon et la Corée du Sud, mais toutes les nations dont le territoire et les intérêts sont à portée de missiles iraniens et syriens. Au-delà de son impact sur les installations technologiques et de matériel de l’Iran, le programme nucléaire de la Corée du Nord a eu une influence singulière sur la stratégie politique de l’Iran pour faire avancer son programme nucléaire au plan diplomatique. La Corée du Nord a défriché le sillon dans l’utilisation d’un mélange d’agression diplomatique et de semblants d’arrangement pour alternativement, intimider et convaincre ses ennemis de ne pas prendre de mesures contre son programme nucléaire. L’Iran a suivi assidûment le modèle de Pyongyang. De plus, l’Iran a utilisé la réponse internationale – et en particulier américaine – à diverses provocations nord coréennes au cours des années pour déterminer comment se positionner à tout moment de manière à faire progresser son programme nucléaire. Par exemple, quand les USA ont réagi aux essais nucléaires et à celui du missile intercontinental (ICBM) de la Corée du Nord en 2006, en remettant en place les pourparlers à six parties dans l’espoir d’apaiser Pyongyang, l’Iran en a tiré la leçon qu’en démontrant de l’intérêt à parlementer avec les USA sur son programme d’enrichissement de l’uranium, elle pourrait gagner un temps précieux.
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De même que la Corée du Nord a pu dissoudre la résolution de Washington à agir contre elle en gagnant du temps pour faire progresser encore plus son programme grâce aux pourparlers à six, de même l’Iran, semblant agréer un cadre pour discuter de son programme d’enrichissement de l’uranium, a pu garder à distance les USA et l’Europe au cours des années écoulées. La réponse impuissante de l’administration Obama à l’essai ICBM du mois dernier, de même la réaction bégayante à l’essai nucléaire lundi de la Corée du Nord, ont démontré à Téhéran qu’il ne doit même plus faire mine de prêter intérêt aux aspects diplomatiques de son programme nucléaire avec Washington ou ses homologues européens. Alors qu’apparaître intéressé pour parvenir à un arrangement avec Washington avait du sens pendant la présidence Bush, quand les faucons et les colombes se disputaient l’oreille du président, aujourd’hui, avec l’administration Obama peuplée uniquement de colombes, l’Iran comme la Corée du Nord, considère qu’elle n’a plus rien à gagner en prétendant se soucier d’un compromis avec Washington. Ce point fut rendu bien clair en Iran, aussi bien par la réponse verbale immédiate du président Mahmoud Ahmadinejad à l’essai nucléaire nord-coréen lundi, que par le lancement provocant par l’Iran de bateaux de guerre dans le golfe d’Aden le même jour. Comme Ahmadinejad l’a dit, pour le régime iranien, « le problème nucléaire de l’Iran est terminé ». Il n’y a aucune raison de parlementer davantage. Comme Obama a fait savoir clairement qu’il n’a aucune intention de faire quelque chose en réponse à l’essai nucléaire nord-coréen, de même l’Iran croit que le président ne fera rien pour gêner son programme nucléaire.
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Bien sûr, ce n’est pas seulement la politique de l’administration envers la Corée du Nord qui démontre à l’Iran qu’elle n’a aucune raison de se soucier d’une remise en question de ses aspirations nucléaires par les USA. La politique générale des USA au Moyen-Orient, qui conditionne l’action des USA contre le programme des armes nucléaires de l’Iran, fondée sur la priorité donnée à la réalisation d’un accord de paix israélo-palestinien impossible à atteindre, rend évident pour Téhéran que les USA ne prendront aucune mesure pour l’empêcher de suivre les traces de la Corée du Nord et devenir une puissance nucléaire. Pendant sa conférence de presse avec le Premier Ministre Benyamin Netanyahou le lundi précédent, Obama déclara que les USA reconsidèreraient leur engagement dans un compromis avec l’Iran à la fin de l’année. Et au début de la semaine, on a rapporté qu’Obama a donné l’ordre au ministère de la défense de préparer des plans pour attaquer l’Iran. De plus, le président des chefs d’Etat Major Interarmes, l’amiral Michaël Mullen, a fait plusieurs déclarations récentes prévenant du danger qu’un Iran doté de l’arme nucléaire posera à la sécurité mondiale – et par extension, à la sécurité nationale des USA. Superficiellement, tout cela semble indiquer que l’administration Obama pourrait vraiment vouloir faire quelque chose pour empêcher l’Iran de devenir une puissance nucléaire. Hélas, du fait de l’agenda qu’Obama a posé, il est clair qu’avant qu’il ne soit prêt à lever le petit doigt contre l’Iran, la mollacratie sera déjà devenue une puissance nucléaire. Israël a évalué que l’Iran disposera d’une quantité suffisante d’uranium enrichi pour fabriquer une bombe nucléaire d’ici la fin de l’année.
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Les USA croient que cela pourrait prendre jusqu’à la mi-2010. Lors de sa conférence de presse la semaine dernière, Obama a déclaré que si les négociations sont considérées comme un échec, l’étape suivante pour les USA sera d’étendre les sanctions internationales contre l’Iran. On peut présumer que là encore, Obama permettra la poursuite de cette politique pour au moins six mois avant qu’il ne veuille la reconsidérer. A ce stade, selon toute probabilité, l’Iran sera déjà en possession d’un arsenal nucléaire. Au-delà de l’agenda d’Obama, au cours de la semaine, deux autres évènements ont fait apparaître que quoi que fasse l’Iran, l’administration Obama ne révisera pas sa politique consistant à mettre l’emphase au Moyen-Orient pour affaiblir Israël plutôt que d’empêcher l’acquisition d’armes nucléaires par l’Iran. D’abord, vendredi dernier, le Yediot Aharonot a rapporté que l ors d’une conférence récente à Washington, le Lt-Général américain Keith Dayton, responsable de la formation de forces militaires palestiniennes en Jordanie, a indiqué que si Israël ne cède pas la Judée et la Samarie d’ici deux ans, les forces palestiniennes que lui-même et ses collègues officiers américains forment actuellement, au prix de plus de 300 millions de $, pourraient commencer à tuer des Israéliens. Dans l’hypothèse où l’article du Yediot est vrai, il est même encore plus préoccupant que la certitude de Dayton : d’ici peu de temps, ces forces formées par les USA pourraient commencer à assassiner des Israéliens, et c’est sa sérénité apparente face aux conséquences de ses actes.
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La perspective de forces militaires formées par les USA et massacrant des Juifs ne conduit pas Dayton à reconsidérer la sagesse de l’engagement des USA pour bâtir et former une armée palestinienne. La déclaration de Dayton a posé brutalement le fait que même si l’administration est parfaitement consciente des coûts de son approche du conflit palestinien avec Israël, elle continue de refuser de la réviser. Le secrétaire d’Etat à la défense, Robert Gates, vient d’augmenter la durée de l’assignation de Dayton pour deux années supplémentaires, et lui a confié en plus la responsabilité de servir d’adjoint de George Mitchell, le médiateur d’Obama pour le Moyen-Orient. Quatre jours après la publication des remarques de Dayton, des officiels américains et israéliens de haut rang se sont rencontrés à Londres. L’objectif mentionné pour cette rencontre à haut niveau était de discuter comment Israël se plierait à l’exigence de l’administration interdisant toute construction au sein des communautés israéliennes en Judée et Samarie. Le plus remarquable dans cette réunion fut son timing. Elle eut lieu le jour suivant l’essai de la bombe nucléaire de la Corée du Nord, et après l’annonce du rejet par l’Iran de l’offre des USA de négocier son programme nucléaire : l’administration démontra que quoi que fasse l’Iran, l’engagement de Washington pour serrer la vis à Israël n’ était pas sujet à modification. Tout cela est bien sûr une douce musique aux oreilles des mollahs. Entre l’impuissance américaine contre leurs alliés nord-coréens, et leur attachement inébranlable à garder Israël sur un siège brûlant, les Iraniens savent qu’ils n’ont aucune raison de se soucier d’Oncle Sam.
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Aussi pour Israël, c’est une bonne chose que Tsahal ait programmé le plus grand exercice de défense civile de l’histoire du pays la semaine prochaine. Entre l’essai nucléaire de la Corée du Nord, le bellicisme éhonté de l’Iran, et la trahison de l’Amérique, il est clair que le gouvernement ne peut rien faire pour influer la stratégie politique de Washington envers l’Iran. Aucune destruction des communautés juives ne convaincra Obama d’agir contre l’Iran. Aujourd’hui, Israël demeure seul contre les mollahs et leur bombe. Et cela, comme la décision des USA de rester sans réagir contre l’axe du mal, n’est pas sujet à changement (Fin de l’article de Caroline Glick).
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caroline@carolineglick.com
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Notes du traducteur :
*Némésis : déesse de la vengeance dans la mythologie grecque.
** chat de Cheshire : personnage fictif dans ‘Alice au Pays des merveilles’, qui apparaît et disparaît.
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