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vendredi 15 mai 2009

Aujourd'hui vendredi nous sommes en guerre

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Michel Garroté - Comme c’est amusant. Aujourd’hui vendredi 15 mai 2009 nous sommes en guerre. Enfin, quand je dis « nous » c’est un peu exagéré. Louis Schweitzer par exemple, lui, il est en guerre contre la « discrimination ». Et ça lui rapporte un max de pognon, si l’on prend en compte les nombreux petits extras (1- Faire fortune sans discrimination). Mais ce n’est pas de cette guerre-là que je voulais parler, évidemment. Je voulais parler de la guerre terroriste que l’islamisme radical mène contre la société libre de culture judéochrétienne (2- Mohamed El Baradei se réveille avec la gueule de bois). Cette guerre terroriste sur laquelle Ivan Rioufol écrit aujourd’hui vendredi une originale et pertinente analyse (3- L’angélisme trompeur de Benoît XVI). Ah, j’allais oublier : il y a aussi une autre guerre, celle qu’il faut mener contre les gaspillages (haldiques et autres) en cours ; et contre la faillite annoncée ; or là, sur ce point, je suis tombé (ça tombe bien justement) sur un article de Guy Millière qui va nous rafraîchir la mémoire (4- Il y a 30 ans, Thatcher changeait l’histoire). Sur ce, bonne lecture, bon shabbat, bon dimanche, bon week-end et à lundi.
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1- Faire fortune sans discrimination
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Louis Schweitzer, président de la HALDE, avec, à ce titre, un revenu de 77.000 euros par an, soit un salaire mensuel de 6.400 euros, ce même Louis Schweitzer est, en plus, et sans discrimination, président du conseil d’administration d’Astra Zeneca ; président du conseil de surveillance du Monde ; administrateur d’AB Volvo ; administrateur de BNP Paribas ; administrateur d’EDF ; administrateur de L’Oréal ; administrateur de Véolia Environnement ; membre du conseil de surveillance de Philips ; membre du conseil consultatif d’Allianz ; membre du conseil consultatif de la Banque de France ; président d’honneur de MEDEF International ; membre du conseil d’établissement de la Fondation nationale des sciences politiques ; membre du conseil d’établissement du musée du Louvre ; membre du conseil d’établissement du musée du Quai Branly ; et membre du conseil d’administration de l’Institut français de relations internationales. Voilà. Je suis presque déçu : car au tableau de chasse, il manque Danone et la Société générale. Dis donc, p’tit Louis, sans discrimination, et en toute transparence, tu gagnes combien par an au total ?
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2- Mohamed El Baradei se réveille avec la gueule de bois
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Le vendredi 15 mai 2009, l’agence de presse Guysen International News informe (début de la dépêche Guysen) : « Mohamed El Baradei, le directeur de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA), estime que d'ici quelques années le nombre des pays dotés de l'arme nucléaire va doubler. Il est particulièrement inquiet de la situation au Proche-Orient : ‘Il semble que de plus en plus de groupes terroristes essaient de l'obtenir’ » (fin de la dépêche Guysen).
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Qu’est-ce qui lui prend, à ce bon vieux Mohamed, il se réveille soudain avec la gueule de bois ? « De plus en plus de groupes terroristes essaient d'obtenir l'arme nucléaire », découvre Mohamed El Baradei en mai 2009. Moi, j’écris cela depuis avril 2007. Et de ce fait, sur Agoravox et ailleurs, on raconte que je suis un officier du Kidon à la retraite. Purée, ils vont désormais raconter la même salade à propos de Mohamed El Baradei, Directeur de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique. Allez, tous aux abris, car les « agents sionistes » sont partout ; et n’oubliez surtout pas de voter pour Monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala aux élections européennes de juin prochain…
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3- L’angélisme trompeur de Benoît XVI
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Le vendredi 15 mai 2009, dans Le Figaro, avec un article intitulé « l'angélisme trompeur de Benoît XVI »,
Ivan Rioufol écrit (début de l’article) : « Qui s'indigne du sort des chrétiens d'Orient ? Ni les musulmans, ni les juifs. Ni, surtout, les catholiques, y compris en France. Cette minorité est humiliée, persécutée parfois (Raphaël Delpard, La Persécution des chrétiens, Michel Lafon). Les chrétiens de Terre sainte, ce lieu qui les vit naître et prospérer 600 ans avant Mahomet, étaient encore 20 % au milieu du 20ème siècle, 2 % aujourd'hui. La sublimation du martyre ne peut expliquer, chez leurs frères d'Occident, ce désintérêt pour le dépérissement de leur culture originelle. L'abandon ressemble, oui, à un renoncement. La Jordanie modérée, première étape du Pape cette semaine, fait figure d'exception, en autorisant la communauté catholique à construire sur son sol des églises et une université.
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Mais la réciprocité est un leurre, dans la plupart des pays islamiques : ils refusent aux ‘infidèles’ les droits, et plus encore, accordés aux musulmans en Occident. Au mieux, les parias restent dhimmis, sujets de second rang. Au pire, ils deviennent indésirables, sous la pression d'un renouveau du djihad. À écouter les commentaires, Benoît XVI devrait inlassablement s'excuser : devant les musulmans, pour avoir évoqué, il y a trois ans à Ratisbonne, la violence de l'islam quand il se détache de la raison ; devant les juifs, par une accumulation de pénibles soupçons qui voudraient rendre le Pape, en dépit de ses convictions toujours réaffirmées, insensible à la Shoah et à l'antisémitisme. Pourquoi ne pas demander, plutôt, l'expression d'une solidarité sur le sort des chrétiens d'Orient, arabes pour la plupart ?
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Le plus consternant demeure l'indifférence de l'Europe, confrontée à ce lent effacement des chrétiens, écartés par l'État hébreu lui-même de certains emplois ou formations supérieures (La Croix, 12 mai). L'apathie de l'Occident face à la christianophobie des fondamentalistes (qui s'exerce actuellement contre les Coptes d'Égypte, sous la pression des Frères musulmans) souligne un manque de solidarité. Il dit tout sur la vulnérabilité d'une civilisation qui, sauf en Israël, n'éprouve pas le besoin de se protéger d'une subversion. Faudrait-il avoir honte de vouloir défendre, en Orient comme en Occident, la culture humaniste que porte le catholicisme ? C'est cette question que le Pape a posée en Jordanie, en demandant aux fidèles de ‘ne jamais oublier la grande dignité qui vient de votre héritage chrétien’. Il a rappelé, en terre d'islam, la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, que les pays musulmans ont refusé dernièrement de cautionner à Genève (
Durban II).
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Cet homme doux ne baisse pas les bras. Au prétexte que Benoît XVI a déclaré vouloir ‘favoriser la promotion d'une alliance des civilisations entre l'Occident et le monde musulman, mettant en échec la prédication de ceux qui considèrent comme inévitables la violence et les conflits’, ceux qui récusent l'existence d'un choc des cultures y voient un soutien à leur déni. Mais qu'est-ce que le mur de séparation israélien, sinon l'expression hideuse d'un divorce ? Le Saint Père ne pouvait lancer autre chose qu'un appel à la paix, dont l'exemple de la Jordanie conciliante montre qu'il reste atteignable. Cependant, l'antisémitisme qui monte, conjugué à la christianophobie sont des symptômes qui n'autorisent pas l'angélisme. L'alliance des civilisations est à espérer, quand s'étend l'ombre de la guerre. Cependant, le souci d'apaisement qui habite l'Occident pacifiste l'a conduit, jusqu'à présent, à donner beaucoup plus qu'il n'a reçu, au cours de ‘dialogues’ de dupes.
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Aujourd'hui, le monde islamique a su convaincre l'Europe repentante de s'ouvrir au multiethnisme et au multiculturalisme, une solution que défend notamment l'habile Tariq Ramadan. Or un phénomène inverse de repliement identitaire et religieux s'opère parallèlement dans les pays musulmans. Cherchez l'erreur. À quoi bon le nier ? Le ressentiment islamiste contre le monde libre est un fait. Cette semaine, par exemple, deux Français liés à
al-Qaida, dont un converti, ont été soupçonnés par les Italiens d'avoir voulu préparer un attentat contre l'aéroport de Roissy. Ils avaient été arrêtés initialement dans une affaire d'infiltration de clandestins : un procédé dénoncé, mardi, par Silvio Berlusconi, pour qui ces arrivages massifs ‘ne sont pas le fruit du hasard mais résultent d'une stratégie délibérée de bandes criminelles’ (...) .
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L'offensive contre l'Occident perdure depuis le 11 septembre 2001. Voilà ce qu'écrit sous l'anonymat (Enyo) ce haut responsable du renseignement européen, déjà évoqué
ici la semaine dernière : ‘Les Européens se rendent compte peu à peu que l'idéal néofondamentaliste est la source du mal, mais n'ont pas réalisé que l'heure de la guerre est arrivée (...) Le néofondamentalisme n'est pas une aberration de l'islam. Il en est un moment historique (...) Aux Occidentaux d'apprendre à se battre pour leurs idées universelles (...)’. Mais ‘l'Europe de poltrons’, que dénonce Ayaan Hirsi Ali, en est-elle capable ? En appelant, de Jordanie, l'Église en Terre sainte à affirmer ‘son témoignage public de respect vis-à-vis de la femme’, Benoît XVI suggère une autre voie, autrement plus intelligente que celle de la guerre : l'émancipation de la femme musulmane. Puisse la défense d'une ‘vraie culture humaniste’ se faire entendre en ces terres de miracles... » (fin de l’article d’Ivan Rioufol).
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4- Il y a 30 ans, Thatcher changeait l’histoire
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Le professeur Guy Millière, pour les 4 Vérités hebdo du mercredi 13 mai 2009, dans un article intitulé «
Il y a 30 ans, Thatcher changeait l’histoire », écrit (début de l’article) : « Il n’en sera sans doute pas question en France. Je me dois, par conséquent, d’en parler. Il y a trente ans, à quelques jours près, Margaret Thatcher accédait au poste de Premier ministre du Royaume- Uni. Elle allait faire bien davantage qu’exceller dans ses fonctions. Elle allait montrer que, lorsqu’il a des idées claires et de la détermination, un dirigeant politique peut changer le cours de l’histoire et redresser une situation qui pourrait sembler désespérée. Quelques mois après l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher, les États-Unis, qui étaient alors dirigés encore par Jimmy Carter, le lamentable prédécesseur d’Obama, allaient élire un grand Président, Ronald Reagan. Jean-Paul II étant devenu Pape le 16 octobre 1978, on peut dire que les années 1980 ont constitué une décennie extraordinaire.
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Le rayonnement de ces trois personnalités va produire des effets que nul n’aurait osé envisager auparavant. Non seulement le mur de Berlin est tombé, mais l’empire soviétique lui-même s’est effondré et une vague de liberté sans précédent a touché toute la planète. Alors que certains, comme ils le font aujourd’hui, s’apprêtaient à enterrer le capitalisme démocratique, celui-ci allait se renouveler entièrement et, porté par des innovations technologiques majeures, susciter le passage à la mondialisation accélérée qui a changé la vie de centaines de millions d’êtres humains. Tout ne s’est certes pas enclenché avec l’arrivée de Margaret Thatcher, mais elle y a été pour beaucoup. Si des dirigeants de cette qualité intellectuelle et morale existaient aujourd’hui sur la scène européenne, nous n’en serions pas où nous en sommes.
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Les mémoires se faisant courtes, et les historiens étant souvent remplacés par des propagandistes, il faut rappeler ce qu’était le Royaume-Uni lorsque la « dame de fer » a été élue : un pays en plein déclin économique, en état de déliquescence politique, enlisé depuis plusieurs décennies dans la sclérose étatiste, soumis à la tyrannie inepte des syndicats, courbé sous les grèves à répétition. Nul n’aurait parié la moitié d’un penny sur le redressement. Comme dans toutes les sociétés qui se délitent, l’agressivité était omniprésente – j’en atteste personnellement, ayant séjourné souvent à Londres à la fin des années 1970. En quelques mois difficiles où il lui a fallu tenir face à des adversaires (parfois des députés pusillanimes de son propre parti), Margaret Thatcher a vaincu l’inflation, procédé à une vaste déréglementation, baissé considérablement les impôts, taxes et charges, amenuisé radicalement la progressivité fiscale.
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Elle a privatisé l’essentiel des secteurs industriels que ses prédécesseurs avaient nationalisé, supprimé la quasi-totalité des subventions accordées à des entreprises non viables, revendu à leurs occupants des dizaines de milliers de logements dits « sociaux ». Elle a, chemin faisant, brisé les reins des syndicats, n‘hésitant pas à affronter une grève des mineurs qui a duré une année entière. Elle n’a cessé de tenir un discours sans ambiguïté sur le caractère immoral et intrinsèquement pervers du socialisme et, quand Ronald Reagan a dénoncé ‘l’empire du mal’, elle a été à son côté, sans conditions. Ses propos sur l’Europe ont incarné la résistance au Léviathan redistributionniste et bureaucratique qui s’édifie à Bruxelles et, si elle n’a pas triomphé sur ce plan, elle a disséminé dans les rouages assez de grains de sable pour que son fonctionnement se fasse un peu moins irrépressible.
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Lorsque la junte d’Argentine a envahi les îles Falkland, elle n’a pas demandé aux Nations Unies d’énoncer une protestation d’eunuques, elle a envoyé la Navy et la junte argentine a quitté les Falklands, avant de chuter un peu plus tard. Près de deux décennies après son départ, le Royaume-Uni est gouverné par des nains. Le spectre du déclin vient planer à nouveau au-dessus de Londres. Après George Bush, les États- Unis ont porté à leur tête un téléprompteur réglé sur des longueurs d’ondes très à gauche, l’Europe se porte mal et se résigne à devenir une zone islamique et sous-développée sur la planète. Mais, si l’histoire semble parfois une tragédie jouée d’avance, il peut exister des personnages hors normes qui, eux, font l’histoire. Margaret Thatcher a, sans conteste, été de ceux-là » (fin de l’article du professeur Guy Millière).
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