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mercredi 22 avril 2009

ONU - La Conférence POUR le racisme

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Michel Garroté – Mercredi 22 avril 2009 – La lutte contre le racisme d’une part, et la défense des Droits de l’Homme d’autre part, vont ensemble. On ne peut pas les séparer, car les deux garantissent la dignité de la personne humaine, telle que celle-ci a évolué et grandi, au fil des siècles, pour devenir la société libre de culture judéochrétienne (évolution de la dignité humaine aboutissant, entre autre, à la déclaration universelle d’origine française ; même si la Révolution dite française a un brin violé cette déclaration avec quelques coups de guillotine et aussi quelques massacres). C’est donc en défendant les Droits de l’Homme qu’on lutte efficacement contre tous les racismes : ethnique, religieux, social, etc. Et c’est - de même - en luttant contre tous les racismes qu’on applique efficacement - et réellement - les Droits de l’Homme. Or, avec Durban II, nous assistons à une Conférence de Genève non pas contre mais POUR le racisme (comme je l’ai exposé hier mardi sur :
Diabodurban II - La partie invisible).
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Hier mardi 21 avril au soir Euronews alléguait : Israël « diabolise » Ahmadinejad en le comparant à Hitler (ndmg : Israël ne diabolise personne ; Israël prend acte du fait que l’Iran fabrique la bombe atomique ; Israël prend acte du fait que l’Iran déclare vouloir rayer Israël de la carte ; Israël prend acte du fait que l’Iran invite à ses « conférences » des orateurs poursuivis, dans leurs pays d’origine, en justice, pour leurs thèses négationnistes sur la Shoah). Le même mardi, à son retour (de Genève) à Téhéran, Ahmadinejad récitait un nouveau verset satanique en qualifiant Israël « d'Etat criminel qui réalise une purification ethnique et un génocide à Gaza » (ndmg : ce qui confirme qu’Israël ne « diabolise » pas Ahmadinejad ; il n’y a plus de Juifs à Gaza depuis longtemps ; et par conséquent, il ne peut pas y avoir, de la part d’Israël, de purification ethnique à Gaza, devenue entièrement palestinienne ; en revanche, le Hamas, lui, se livre bel et bien à la purification ethnique, et même au génocide, à Gaza, contre les chrétiens palestiniens ; du reste, on attend toujours les indignations de la « communauté internationale » sur ce point). Aujourd’hui mercredi 22 avril, L'ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) appelle la dizaine de pays, dont les Etats-Unis, qui boycottent la Conférence Durban II, à se rallier à la Déclaration finale adoptée hier mardi à Genève. Etant donné la nature de l’exercice Durban II, cet appel de HRW laisse songeur.
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Et tandis que l'annonce est faite de la
sortie de la suite du Da Vinci Code (Da Vinci flop), film-fiction christianophobe (en pleine conférence de Durban) l'Eglise orthodoxe russe communique via Interfax que l'archiprêtre Georges Riabykh, vice-président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, souhaite que la Conférence Durban II introduise la notion de christianophobie dans le droit international (ndmg : et donc introduire la notion de christianophobie, non pas uniquement dans le dernier document de Durban II, mais aussi, de façon explicite, dans le Droit International Public auquel sont soumis tous les Etats membres de l’ONU). Côté Vatican, concernant le dernier document issu des négociations de Durban II, un cardinal rappelle que le document réaffirme la nécessité de « combattre toute forme d'antisémitisme, d'islamophobie et de christianophobie ». Le cardinal souligne que dans ce document figurent « une mention explicite de l'holocauste qui ne saurait être oubliée, de même qu'une reformulation très claire du droit à la liberté d'expression qui dit que l'exercice de ce droit doit être soutenu et préservé ». Le Vatican a choisi de participer à Durban II pour des motifs que je ne partage pas mais que j’ai néanmoins exposés (hier mardi sur Le Vatican et Durban II).
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Christophe Barbier, sur lexpress.fr, hier mardi 21 avril au soir, écrivait cet article remarquable que je vous invite à lire en entier (début de l’article de Christophe Barbier sur lexpress.fr) : « Durban était un imprévisible guet-apens ; Genève, un traquenard à ciel ouvert. A la stupéfaction qui suivit la précédente Conférence de l'ONU contre le racisme, en septembre 2001, en Afrique du Sud, auraient dû succéder circonspection, méfiance et mises en garde, en vue de l'édition suivante, tenue cette semaine en Suisse. Au lieu de cette salutaire prophylaxie, on vit les interminables circonvolutions de la couleuvre diplomatique, animal à sang froid et à échine élastique, à la recherche d'un texte acceptable et d'une réunion fréquentable. Résultat : le texte présenté avant le colloque était creux et le symposium vira au scandale. Désigné volontaire pour assister au discours du président iranien, l'ambassadeur français s'est retrouvé piégé quand Mahmoud Ahmadinejad a traité Israël de « gouvernement raciste » ; espérant sans doute sauver l'honneur de son pays, l'envoyé du Quai d'Orsay a pris la tête du peloton des outrés qui quittèrent la salle, abandonnée au sermon antisémite de l'orateur et aux applaudissements de ses thuriféraires.
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On croyait la Suisse pays de coucous ; on la découvre nid de pigeons - et le français n'est pas le moins gros. « Les absents ont toujours tort », expliquaient nos diplomates pour justifier cette présence tricolore, en pleine cacophonie européenne. C'était oublier que les présents sont toujours perdants quand ils se jettent dans les souricières géopolitiques. Or cette conférence contre le racisme ne pouvait et ne pourra jamais être qu'une chausse-trape pour Occidentaux, puisqu'il s'agit en fait d'une conférence sur le racisme, vouée à le redéfinir au désavantage des démocraties laïques ! Les pays qui ont inspiré ces palabres sont non seulement des régimes d'oppression, mais surtout des idéologies où l'individu ne compte pas vraiment, soumis à un ordre politique ou religieux. Comment défendre les droits de l'homme si l'homme est nié ? Car ce n'est pas de la vaisselle que l'on a cassé lors de la pantalonnade de Genève : c'est le trésor offert au monde par la France, il y a deux cent vingt ans - les droits de l'homme - qui a été souillé.
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On ne pouvait mieux illustrer le choc des civilisations qu'avec ce défilé d'Occidentaux gagnant la sortie d'une salle de conférence, dignes mais humiliés, et abandonnant la place à ceux qui nient l'essentiel de nos valeurs. A Genève, lundi, ce monde qu'on nous dit multipolaire apparut violemment bipolaire. Il fallait être dans ou hors de la salle, et nulle posture liminaire n'était possible. Se croyant habile comme Talleyrand et n'étant qu'ondoyante comme Norpois, la France, à être dedans puis dehors, a fait un mauvais choix. Il n'est pas surprenant que le « machin » ONU fabrique des machines, en l'occurrence infernales. Mais il est stupéfiant que la France s'y laisse prendre. Elle se doit de désamorcer la prochaine sans se brûler les doigts. Est-ce à la portée de nos diplomates ?
» (fin de l’article de Christophe Barbier sur lexpress.fr).
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Non, ce n’est pas à la portée de nos diplomates. Car depuis 50 ans, nos fonctionnaires diplomatiques et pneumatiques du Quai d’Orsay défendent et valorisent une soi-disant « politique arabe de la France ». Car depuis 50 ans, les fonctionnaires diplomatiques et pneumatiques du Quai d’Orsay mettent la diplomatie au service de la diplomatie. Alors que la diplomatie - la vraie - n’est qu’un outil, parmi d’autres outils, au service du bon sens et au service du bien commun. A Genève comme ailleurs, la France a voulu – fidèle en cela à son habitude – ménager les pays musulmans auxquels elle achète son gaz et son pétrole, ménager les insurgés palophiles des banlieues françaises, tout en évitant de passer pour une France antisémite. Ceci explique, chez Bernard Kouchner et ses services d’urgences, les ridicules gesticulations, verbales et physiques, notamment les entrez ou sortez, mais cessez ce va-et-vient ridicule, et, pour reprendre la formule de Christophe Barbier, « les interminables circonvolutions de la couleuvre diplomatique, animal à sang froid et à échine élastique ».
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Et
pas facile de condamner, non plus, dans ce contexte des Droits de l’Homme et du racisme, l'idéologie aux 100 millions de morts (ici : vidéo), à savoir l’idéologie communiste et son « racisme de classes », son racisme exterminateur contre les « non ouvriers », contre les paysans en Ukraine, contre les « intellectuels » au Cambodge, etc.. La présidence (tchèque) de l'Union Européenne a invité - à Bruxelles - plusieurs institutions d'Europe de l'Est qui effectuent un travail de mémoire sur le passé communiste. L'objectif est d’aboutir (enfin !) à une condamnation du communisme au niveau européen. La revue Revista 22 écrit à ce sujet : « Dès qu'elle sera présentée au Parlement (européen), cette déclaration entraînera très probablement des résistances de la part de nombreux eurodéputés, de l'Ouest comme de l'Est ». Et l'eurodéputé hongrois George Schöpflin déclare : « la condamnation du communisme continue de diviser les deux Europes ».
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Sans oublier le communisme totalitaire actuel, toujours vivant en Chine, en Corée du Nord, au Vietnam et à Cuba, communisme totalitaire qui pratique le racisme de classes et la persécution contre les non communistes, contre les minorités (ethniques ou autres), contre les dissidents, contre les chrétiens, etc.. Encore une fois, la lutte contre le racisme d’une part, et la défense des Droits de l’Homme d’autre part, vont ensemble. Mais alors, à quoi riment ces pseudo-négociations et ces pseudo-dialogues entre, d’une part, les pays à la fois libres et démocratiques ; et d’autre part, les pires dictateurs laïcs et théocratiques de la planète ? Le monde en 2009 dit regretter qu’il y ait eu dialogue avec Hitler. Si ce regret était vraiment sincère, alors ce monde de 2009 ne dialoguerait pas avec les pires dictateurs laïcs et théocratiques de la planète, aujourd’hui, à Genève. Le « plus jamais ça » est en train de devenir un « encore une fois ça ». Et l’« encore une fois ça », qui pourrait l’empêcher cette fois ? Aujourd’hui mercredi 22 avril 2009 je tourne mon regard vers l’Orient, vers Jérusalem, vers les Psaumes.
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© Michel Garroté
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