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mardi 25 novembre 2008

Racisme et antiracisme

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Miguel Garroté - Depuis plusieurs décennies, la police de la pensée, avec par exemple le quotidien français Le Monde, avec, plus concrètement, des individus du Monde ou issus du Monde, tels Edwy Plenel, Henri Tincq, Alain Rollat et d’autres encore, depuis plusieurs décennies, écrivais-je, la police de la pensée décide qui est raciste et qui est antiraciste. Dans les années 1980, cette police de la pensée focalisait son combat essentiellement sur la droite nationale. A l’époque, les intellos-gauchistes traquaient l’antisémitisme, tantôt réel, tantôt présumé, en vogue dans les mouvances de Jean-Marie le Pen, François Brigneau et Jean Madiran notamment. Il est vrai que ces mouvances n’ont rien fait pour lever le doute sur leur antisémitisme.
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Entre les ambiguïtés, les sous-entendus et quelques énormités, tel le « point de détail de l’histoire de la deuxième guerre mondiale », formule de le Pen pour définir les chambres à gaz, il est vrai qu’avec tout cela, les mouvances de la droite nationale n’ont fait qu’augmenter les soupçons relatifs à leur antisémitisme. La réhabilitation du maréchal Pétain réclamée par François Brigneau et la confusion - typiquement maurrassienne - entretenue par Jean Madiran entre mondialistes, francs-maçons et Juifs, cela aussi, n’a fait qu’augmenter les soupçons relatifs à l’antisémitisme de la droite nationale (il est frappant que la mouvance dite nationale et traditionaliste, en dépit, ou à cause, de ses effectifs pourtant extrêmement réduits et divisés, soit, encore et toujours, incapable de sortir de ses œillères et de ses anachronismes, nous traitant, en toute modestie, de pauvres garçons n’ayant rien compris…). Mais il reste cependant une réalité incontestable, à savoir qu’en cette période des années quatre-vingt, l’antiracisme prenait principalement les allures d’une lutte sans merci des intellos-gauchistes contre la droite nationale. C’est à dire d’une lutte entre deux minorités qui ne méritaient pas et qui ne méritent toujours pas la publicité imbécile - que leur ont fait et que leur font encore - certains journaleux zélés, journaleux à l’antiracisme douteux ; douteux parce qu’à géométrie variable, notamment sur la question d’Israël.
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On peut ainsi se demander - quelle était à l’époque et quelle est aujourd’hui - la légitimité de cet antiracisme d’inspiration intello-gauchiste. Car les intellos-gauchistes – soi-disant antiracistes – étaient aussi, et sont encore, les porte-drapeaux de l’antisionisme (1). Et en cela, ils sont les catalyseurs d’une haine primaire, systématique et viscérale à l’égard d’un Etat juif et des citoyens juifs de cet Etat juif : l’Etat Israël. Pour ce qui me concerne, le problème numéro un - est et reste - l’idéologie islamiste et son racisme anti-judéochrétien. Et en ce qui me concerne, la priorité numéro un - est et reste - la défense et la valorisation de la société libre de culture judéochrétienne. A cet égard, le récent Colloque organisé par L'Union des Patrons Juifs de France (UPJF,
http://upjf.org) sur le thème "Les démocraties face à l'antisémitisme" (2) est très éclairant. On trouvera ci-dessous un article de Ivan Rioufol qui a participé à ce colloque.
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Ivan Rioufol sur lefigaro.fr lundi 24 novembre 2008 - dans un article intitulé « L'antiracisme et son instrumentalisation » - écrit (début de l’article de Ivan Rioufol) : « Dernière illustration de l'enracinement du politiquement correct au cœur même du discours de certains médias (voir mon bloc-notes de vendredi) : la pénalisation de la critique du "métissage", qui vient s'ajouter à la difficulté qu'il y a à critiquer certaines religions ou doctrines, et singulièrement l'idéologie islamiste dans ce qu'elle peut avoir de totalitaire. L'accusation d'islamophobie est devenue un obstacle à l'expression de l'esprit critique.
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Or voici qu'un nouvel interdit s'ajoute à la panoplie. C'est Edwy Plenel, ancien directeur de la rédaction du Monde, qui s'est fait, dimanche, le porte-voix de cette nouvelle interdiction de penser en soutenant - lors d'une table ronde sur "Les médias face à l'antisémitisme" (2) à laquelle je participais - que s'il faut bien sûr résister à l'antisémitisme, il fallait aussi combattre le "nouveau racisme" que serait la critique du métissage. Ce raisonnement est l'illustration de la remarque d'Alain Finkielkraut, décrivant en 2006 l'idéologie antiraciste comme "le communisme du XXI è siècle".
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On peut déjà trouver suspect l'éloge du métissage, compris comme une supériorité. Mais le mot ne désigne pas, en l'occurrence, le mélange des sangs qui n'est pas un problème pour la France, dont la Constitution ne fait pas de différence entre les races. C'est la critique du métissage culturel, c'est-à-dire du multiculturalisme, que Plenel voit comme un nouveau racisme. Il cautionne l'interdiction de critiquer ceux qui demandent à la France, démocratie ouverte, de renoncer à la centralité de son identité. Cette instrumentalisation de l'antiracisme, qui aboutit à rendre tout débat impossible, est une insulte à la liberté d'opinion.
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Concernant la vision qu'ont les médias d'Israël (sujet d'hier), cette culpabilisation est celle qui est développée par ses opposants, qui ne supportent pas de voir l'Etat hébreu défendre son histoire, sa langue, son identité en s'opposant, y compris par la force, à un djihad qui veut le rayer de la carte. C'est au nom de l'antiracisme que la conférence mondiale contre le racisme de Durban (2001, Afrique du sud) s'était vautrée dans l'antisionisme et l'antisémitisme. Le Duban II, qui s'ouvrira en 2009, se prépare à renouveler la démonstration. L'idéologie antiraciste alimente l'antisémitisme » (fin de l’article de Ivan Rioufol).
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A la lumière des tout récents propos de Plenel, force est de constater que la police de la pensée n’a guère évolué depuis les années 1980. Elle a même empiré. Car c'est désormais la simple critique du multiculturalisme que Plenel voit comme un nouveau racisme. Plenel cautionne l'interdiction de critiquer ceux qui demandent à la France de renoncer à la centralité de son identité. Nous sommes donc ici confronté une fois encore à l’interdiction de défendre et de valoriser la société libre de culture judéochrétienne. La pénalisation de la défense de la société libre de culture judéochrétienne signifierait concrètement l’interdiction - et par conséquent la fermeture - de leblogdrzz, de rebelles.info, de monde-info, etc. Alain Finkielkraut décrivant l'idéologie antiraciste comme le communisme du XXI è siècle a ainsi vu juste. Et Ivan Rioufol a bien compris le problème lorsqu’il écrit que l'accusation d'islamophobie est devenue un obstacle à l'expression de l'esprit critique.
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Défendre la société libre de culture judéochrétienne est donc - selon la police de la pensée - un délit d’islamophobie, délit qu’il faudrait pénaliser. En revanche, nul désir chez les soi-disant antiracistes d’inspiration intello-gauchiste de pénaliser ou d’interdire le racisme anti-juif qui - la plupart du temps - se cache derrière l’antisionisme. De fait, la police de la pensée veut pénaliser aujourd’hui la droite chrétienne, néoconservatrice et sioniste, comme elle a pénalisé le Front National et ses dérives antisémites il y a 25 ans. Ce procédé inique à notre endroit est très révélateur. Car il démontre que les soi-disant antiracistes mettent la société libre de culture judéochrétienne dans le même panier que la société post-maurrassienne. Leur préjugés idéologiques et leur crasse inculture va jusque là.
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La police politique veut pénaliser les fils spirituels de Jacques Maritain que nous sommes comme si nous étions des maurrassiens. La police de la pensée prône de façon inconditionnelle et exclusive une société soi-disant multiculturelle qui, de fait, donne la part belle à l’idéologie islamiste ; et qui, de fait, ostracise la pensée judéochrétienne. Notons que ce choix est typiquement intello-gauchiste : peu importe que derrière la société multiculturelle se profile l’idéologie islamiste ; l’essentiel, pour les soi-disant antiracistes d’inspiration intello-gauchiste, c’est d’en finir avec la société libre de culture judéochrétienne (3), société qu’ils méconnaissent et haïssent à la fois, avec finalement les mêmes oeillères et les mêmes anachronismes que l’extrême-droite. L'antiracisme et son instrumentalisation, pour reprendre le titre de l’article de Ivan Rioufol, c’est cela.
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Copyright 2008 Miguel Garroté
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(1) Lire « La Judéophobie des Modernes » de Pierre-André Taguieff paru cet automne chez Odile Jacob.
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(2) Colloque organisé par L'Union des Patrons Juifs de France (UPJF,
http://upjf.org) sur le thème : "Les démocraties face à l'antisémitisme".
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(3) Lire :
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Nous sommes catholiques. Cela dérange certains (version actualisée).
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« Chronique judéo-chrétienne d’un Européen à Paris » sur :
http://www.resiliencetv.fr/modules/smartsection/item.php?itemid=1097
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« Antisémitisme : Des livres qui tuent encore aujourd'hui » sur :
http://www.upjf.org/actualiees-upjf/article-14109-109-1-antisemitisme-livres-tuent-encore-aujourd-hui-garrote.html
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