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mardi 9 septembre 2008

La Russie rouge brune roule les mécaniques

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La Russie rouge brune roule les mécaniques
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Le lancement de la centrale nucléaire iranienne de Bushehr aura lieu en février 2009, a pompeusement proclamé - hier lundi 8 septembre 2008 - Léonid Reznikov, camarade président de la société russe Atomstroïexport (à vos souhaits), responsable de la construction. « Une série de mesures techniques sera effectuée entre décembre 2008 et février 2009, ce qui rendra irréversible le processus de lancement du premier réacteur de Bushehr », a pontifié Léonid Reznikov. « Irréversible », affirme le camarade Reznikov.
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De son côté, le camarade président russe Dimitri Medvedev, larbin chef du Super premier ministre, le camarade Poutine, a annoncé, fier de lui et le torse bombé - également hier lundi 8 septembre 2008 - qu'il « rejetait » la proposition de l'Union Européenne, présentée par notre bon vieux Sarkozy, de poster des observateurs européens dans les zones de conflit en Géorgie. Dans la série noire - ou plutôt rouge brune - l’AFP, aujourd’hui 9 septembre 2008 à 12:49, confirme que La Russie va maintenir 3.800 militaires dans chacun des deux territoires séparatistes de Géorgie, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, soit 7.600 hommes au total. C’est le camarade ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, qui s’est fendu de la bonne nouvelle.
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Et comme si cela ne suffisait pas, la Russie a annoncé - toujours hier lundi 8 septembre 2008 - qu'elle allait envoyer des avions de lutte anti-sous-marine, le croiseur à propulsion nucléaire Pierre le Grand - porteur de missiles à double capacité conventionnelle et nucléaire - et le navire amiral Tchabanenko, un bâtiment de lutte anti-sous-marine, rien que ça, au Venezuela, pays dirigé par l’autocrate cynocéphale Hugo Chavez, grand ami d’Ahmadinejad, le nabot génocidaire - pour l’instant vivant - à la tête de l’Iran. Il faut dire qu’à cause de son invasion militaire de la Géorgie, la Russie est désormais isolée sur la scène internationale, n'ayant reçu le soutient que de quelques chefs d’Etats voyous, tels le démagogue et narcissique Chavez, le fou atomisé Ahmadinejad, le guide moustachu syrien Bachar al-Assad ou encore le bouffon totalitaire belarus Loukachenko.
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L’intensification de la coopération militaire russe avec ces dictateurs s’intensifie donc. La Syrie a offert à la Russie son port de Tartous. Du Vénézuéla à l’Iran en passant par la Belarus, l’Ossétie, l’Abkhazie et la Syrie, la Russie rouge brune tisse sa nouvelle toile. Le Venezuela veut acheter des sous-marins russes à propulsion diesel de classe Kilo. En clair, la Russie étend à l’Amérique latine sa présence déjà forte sur la mer Noire, en Asie centrale et dans le Caucase. Pour la petite histoire, le renforcement des liens stratégiques entre la Russie et le Vénézuéla a commencé bien avant la crise en Géorgie.
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« L’ex-KGB a repris le pouvoir en Russie. Il contrôle toujours de puissants mouvements subversifs dans le reste du monde », déclare
Michel Gurfinkiel qui écrit notamment : « L’URSS a disparu en tant qu’Etat, ses vassaux est-européens ont retrouvé leur indépendance. Mais la structure impériale centrale, le KGB, est restée en place. En Russie même, elle a repris le pouvoir en 1999, avec Vladimir Poutine. Dans la plupart des républiques ex-soviétiques, ce sont des branches locales de l’ex-KGB qui gouvernent, d’une main de fer. Et surtout, les réseaux implantés en Occident et dans le tiers-monde n’ont jamais disparu. Ils animent aujourd’hui quatre internationales superposées : le gauchisme latino-américain, dont les épicentres sont Cuba et le Venezuela d’Hugo Chavez ; la nouvelle gauche altermondialiste en Occident, dont Olivier Besancenot est aujourd’hui une figure de proue ; l’islamisme, notamment sous contrôle iranien ; et enfin l’ultra-droite anti-américaine, qui milite pour une grande alliance continentale allant de la France à la Russie en passant par l’Allemagne. Cette évolution, ou plutôt cette redoutable régression, était visible à l’œil nu. Il a pourtant fallu la crise du Caucase, le mois dernier, pour qu’on l’intègre à la réflexion politique. L’heure presse ». On ne saurait mieux dire.
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Pour Le Monde - dans une tribune libre, rassurez-vous - Thierry Wolton, historien, spécialiste des systèmes communistes écrit notamment : « La plupart des analyses et commentaires consacrés à la crise russo-géorgienne passent sous silence l'héritage communiste qu'elle révèle. (…) On nous assène comme une évidence que Moscou veut simplement retrouver les frontières de l'URSS comme si celles-ci lui appartenaient de droit. (…) C'est parce que les Géorgiens n'ont pas oublié ce que fut l'occupation soviétique qu'ils ne veulent surtout pas d'un retour en arrière. De même pour les Moldaves, la Crimée, l'Ukraine (les prochains sur la liste de cette recomposition de l'URSS d'antan ?), sans parler des pays de l'Europe centrale et orientale ni des Baltes, nos compatriotes européens. (…) Quant au discours qui consiste à interpréter la politique du Kremlin comme une réaction à l'encerclement occidental, à inverser la culpabilité en accusant Washington d'avoir poussé Moscou à réagir, il fait également fi de la nature particulière de ce régime. La diplomatie de nuisance pratiquée par Poutine sur la scène internationale depuis quelques années (chantage au gaz, blocage sur le nucléaire iranien, front commun avec la Chine, armement de la Syrie) a de quoi susciter la méfiance occidentale. (…) Après avoir muselé les Russes, la militarocratie poutinienne passe à l'offensive à l'extérieur. (…) Entériner le coup de force du Kremlin au nom du fatalisme géopolitique (la prétendue "zone d'influence" de Moscou) est le pire des services à rendre au peuple russe, à la Russie elle-même et à ses voisins. Un Poutine libre de faire ce qu'il veut en Géorgie se sentira encouragé à opprimer davantage encore son peuple et à lorgner sur d'autres prétendus dominions proches ».
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Miguel Garroté
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