Israéliens et Palestiniens : revenons à l’option jordanienne.
« Les 4 raisons pour lesquelles tout accord final avec les palestiniens n'est pas réalisable ».
Par Giora Eiland sur www.YnetNews.com - site de Yédiot Ahoronot.
Traduit par Albert Soued, www.chez.com/soued pour www.nuitdorient.com .
Adaptation par Miguel Garroté pour http://leblogdrzz.over-blog.com , http://monde-info.blogspot.com et http://juif.org .
Le Premier ministre Ehoud Olmert continue de rencontrer souvent Mahmoud Abbas. De hauts dignitaires américains visitent constamment notre pays pour faire avancer le processus de paix. Et notre ministre des Affaires Etrangères explique que le seul obstacle à un accord final ce sont les éléments radicaux des deux bords. Apparemment tout est limpide concernant le marché qui se négocie, deux Etats entre le Jourdain et la Méditerranée, avec des frontières qui sont plus ou moins celles de 1967. Toute personne qui entrerait dans les détails parviendra au point où le texte a été laissé par le président Clinton il y a 7½ ans.
Mais à l'époque, l'environnement était meilleur qu'aujourd'hui. Le président américain avait jeté personnellement tout son poids dans la réussite du processus, le 1er ministre Ehoud Barak était déterminé à réussir et le dirigeant palestinien Yasser Arafat, tout problématique qu'il était, était du moins reconnu comme un chef par son peuple. De plus, avant la 2ème Intifada, il y avait une plus grande confiance entre les parties. Alors pourquoi croire que ce qui avait échoué à l'époque va réussir aujourd'hui ?
Il y a 4 raisons pour lesquelles tout accord final avec les Palestiniens n'est pas réalisable, dans un avenir proche :
1- Le maximum qu'un gouvernement d'Israël peut offrir sans tomber est inférieur au minimum qu'un pouvoir palestinien puisse accepter et survivre politiquement. L'écart est grand et ne fait que croître avec le temps, plutôt que l'inverse.
2- Il n'y a aucune confiance dans le désir de l'autre partie de finaliser un accord ou d'avoir la capacité de l'appliquer. Quand on signe un accord, l'hypothèse est que la partie adverse va l'appliquer et a les moyens de le faire. Mais ceci n'est pas le cas dans les négociations entre Israël et l'Autorité Palestinienne. Cette absence de désir de finaliser des Palestiniens est l'aspect le plus inquiétant (1). Faisons l'hypothèse qu'un referendum demandant l'avis des Palestiniens sur la solution du conflit était réalisé, avec deux réponses possibles: a) soit deux Etats pour deux peuples, sur la base du plan Clinton ; b) soit ni Israël - ni Palestine, mais tout l'espace de l'ancien mandat britannique partagé entre trois pays riverains (Egypte, Jordanie et Syrie). Quel serait le résultat d'un tel referendum imaginaire ? J'estime que plus de 50% voteraient sans hésitation pour la deuxième option. Un Etat palestinien n'a jamais été dans l'esprit des Palestiniens. Ce qui les motive, c'est plutôt des notions de justice, de revanche, de reconnaissance de leur état de victime.
3- Le Hamas continuera à se renforcer suffisamment pour torpiller tout accord qui mettrait fin au conflit.
4- Même si un miracle se produisait et un accord final était signé, et même s'il était appliqué avec succès sur le terrain, on ne parviendra pas à la stabilité, bien au contraire. Il n'y a aucune chance pour qu'un minuscule état palestinien sans ressources, divisé en milices et clans puisse former la patrie d'un peuple satisfait.
Mais alors que faire? Il faudrait battre à nouveau les cartes et essayer aussi de penser à d'autres solutions. L'une d'elles est de revenir à l'option Jordanienne. Les Jordaniens ne l'admettront pas publiquement, mais pour eux un état palestinien en Cisjordanie serait un cauchemar. Ils savent qu'à brève échéance cet Etat serait gouverné par le Hamas. A l'instant où la Jordanie partagera une frontière avec un Etat Hamas, le régime hachémite sera en danger imminent (2). D'autres options régionales existent, ainsi la Jordanie et l'Egypte pourraient faire des concessions territoriales à un état palestinien.
Contrairement à l'idée commune reçue que cette solution est utopique et ne pourrait jamais se réaliser, nous pouvons prouver que les plus grands vainqueurs d'un tel accord seraient la Jordanie et l'Egypte. En tout cas ce qui est limpide, c'est que la poursuite de négociations qui ne peuvent apporter de résultat positif et durable est une perte de temps, au mieux, et pourrait mener à un conflit, au pire.
Notes de Giora Eiland
(1) se battre pour obtenir un état minuscule, en morceaux, comme fin d'un conflit paraît absurde et non désirable pour un Palestinien normalement constitué.
(2) La Jordanie a déjà une majorité palestinienne, ainsi qu'une puissante opposition, les Frères Musulmans !
Notes de www.nuitdorient.com
- Le jour où Tsahal ne peut plus intervenir en Cisjordanie, ce territoire tombera entre les mains du Hamas, selon toutes les sources d'information fiables. Ceci est dû à la désaffection de la population par rapport à l'Autorité Palestinienne et au Fatah. A la source on trouve la corruption des dirigeants, les clans et les milices diverses qui se partagent le territoire comme des mafias. Mais à Gaza, avec le Hamas, ce n'est guère mieux. Voir les excellentes nouvelles d'un journaliste local qui vit à Jérusalem et qui a couvert pendant longtemps la région pour Time Magazine. (Matt Rees – "Le collaborateur de Bethlehem", publié dans 19 pays, puis "Une tombe à Gaza", avec toujours comme héros Omar Youssef Sirhan). D'autres solutions sont envisageables à terme, pour la Cisjordanie, sans déplacement de populations. Par exemple, créer des cantons sous administration jordanienne ou israélienne, la souveraineté étant partagée entre les deux Etats.
Miguel Garroté
monde.info@yahoo.com
http://monde-info.blogspot.com
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