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mercredi 9 avril 2008

FARC : le carnaval humanitaire est terminé


FARC : le carnaval humanitaire est terminé


Mercredi 9 avril, à 07:47, la rédaction de lexpress.fr, dans un article intitulé « Les Farc rejettent la mission humanitaire française », écrit notamment : « La mission humanitaire lancée la semaine dernière par la France pour tenter de récupérer Ingrid Betancourt et
d'autres otages détenus par les Farc en Colombie a été rejetée par la guérilla colombienne dans un communiqué diffusé mardi sur Internet (…) ‘Comme l'avait dit le président Sarkozy (...) ce rejet est une faute politique grave en plus d'une tragédie humanitaire’, a annoncé le ministère français des affaires étrangères au nom des trois pays, la France, l'Espagne et la Suisse, participant à cette mission partie il y a une semaine ».

« ‘Les trois pays facilitateurs prennent acte de la décision du secrétariat de l'Etat-major central des Farc de rejeter la mission médicale qui était destinée à venir en aide à Ingrid Betancourt et aux autres otages les plus affaiblis’, selon le communiqué du Quai d'Orsay. Quelques heures plus tôt, le secrétariat de l'état-major central des Farc avait jugé ‘irrecevable’ cette mission, excluant d'agir sous ‘la pression médiatique’ ».

«‘Nous n'agissons pas sous l'influence du chantage, ni sous l'impulsion de campagnes médiatiques’, peut-on lire dans un communiqué publié mardi par l'Agence bolivarienne de presse, proche de la guérilla (…) Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), en lutte contre les autorités colombiennes, réclament aussi la libération de 500 guérilleros en échange de celle de 39 otages, dont Mme Betancourt, séquestrée depuis plus de six ans (…) De son côté, Hervé Marro, porte-parole du comité de soutien à Ingrid Betancourt, a qualifié ‘de claque’ aux efforts de la France le rejet par la guérilla ».

Donc, le communiqué de presse du ministère français des affaires étrangères déclare notamment, à propos de la réaction des FARC, que « ce rejet est une faute politique grave ». De leur côté, les FARC, dans un communiqué, déclarent notamment : « Nous n'agissons pas sous l'influence du chantage, ni sous l'impulsion de campagnes médiatiques ». Enfin, Hervé Marro, porte-parole du comité de soutien à Ingrid Betancourt, a qualifié « de claque » aux efforts de la France le rejet par la guérilla.

Si je résume ces trois commentaires et si je les mets en parallèle, la France rejette la faute sur les FARC. Celles-ci, à leur tour, rejettent la faute sur le chantage et sur les campagnes médiatiques de la France. Quant au comité de soutient à Ingrid Betancourt, il constate que les Farc ont donné une claque à la France. Fort bien.

Dans la vie, tant économique que politique et humanitaire, les leaders doivent savoir fixer des objectifs. Ils doivent savoir établir un ordre de priorité dans la liste des objectifs fixés. Et ils doivent savoir réévaluer les objectifs et leur ordre de priorité en fonction des moyens concrets réellement disponibles. Vu sous cet angle, les leaders français de la mission humanitaire hispano-franco-suisse ont lamentablement échoué.

Cela fait maintenant plusieurs mois que des milieux politiques, médiatiques et humanitaires français, avec l’appui du grandguignolesque président farcsiste vénézuélien Hugo Chavez, bavardent en public au sujet de Madame Betancourt. Résultat : les FARC déclarent ne pas céder aux campagnes médiatiques. La tactique française a été jusqu’à présent aux antipodes de la médiation discrète mais efficace.

Laissons agir les émissaires secrets – ceux de Suisse et ceux de l’Eglise catholique par exemple – qui parcourent la jungle colombienne à dos de mulets. Et cessons de dépenser l’argent du contribuable français pour de coûteuses mascarades de mauvais goût. Des orphelins tchadiens, présumés du Darfour, aux flammes olympiques qui embrasent le Tibet, les leaders français ont déjà passablement cafouillé.

La France déficitaire et endettée ne peut plus se permettre de jouer à cette sorte de grands jeux qui finissent petits, certes petits, mais pas petits pour les contribuables. En outre, tout cela agace d’autres pays dont les situations financières et les compétences humanitaires restent moins déficitaires que celles de l’Hexagone. Chacun dans son pré et les bonnes causes, y compris celle des otages, ne seront pas volées…

Miguel Garroté

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