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jeudi 20 mars 2008

NICOLAS SARKOZY ET NICOLAS PRINCEN


NICOLAS SARKOZY ET NICOLAS PRINCEN :

AU SERVICE DU PRÉSIDENT, L’ESPION VENU DU NET


« Le ‘cyber espion’ de l'Elysée », écrit Samuel Laurent sur lefigaro.fr du 18 mars. De quel cyber espion s’agit-il ? Il s’agit de Nicolas Princen, jeune normalien HEC, 24 ans et toutes ses dents qui – explique Samuel Laurent – « a été chargé de la veille Internet de l'Elysée », en clair, de « surveiller la diffusion d'informations sur le chef de l'Etat sur la Toile ». La mission du cyber espion Nicolas Princen, d’après l’Elysée, interrogé par
LePost.fr, c’est « être une sorte de veille sur Internet, en surveillant tout ce qui fait buzz au sujet du président de la République ». Pour quoi faire ? « Pour alerter au plus vite les conseillers du président et préparer la réponse » précise Samuel Laurent.

Il faut dire, comme le rappelle d’ailleurs Samuel Laurent, qu’Internet a amplifié les bourdes de Sarkozy. De la prise de bec bégayante de Sarkozy avec un pêcheur breton au ‘casse-toi pauvre con’ de Sarkozy au Salon de l'Agriculture, les attitudes peu présidentielles de Sarkozy ont fait leur tour de France à la vitesse non du vélo mais du web.

« Cette nomination passe mal auprès de nombre d'acteurs du web, échaudés par l'aspect ‘shérif’ ou ‘œil de Moscou’ de ce nouveau poste. Notamment dans le pôle de blogs anti-Sarkozy constitué depuis l'élection de ce dernier à la tête de l'Etat (…) A peine nommé, Nicolas Princen est donc directement mis au travail... sur son image personnelle », conclut Samuel Laurent.

Donc, la mission ni secrète ni discrète de l’espion Princen, c’est d’être une veille sur Internet, pour surveiller tout ce qui fait buzz au sujet de Sarkozy ; et pour alerter très vite les conseillers de Sarkozy et préparer la réponse.

En termes de communication justement, l’Elysée, avec le sous-marin Princen a déjà commis deux erreurs. Première erreur : ne pas avoir diffusé un communiqué de presse pour annoncer sans cachotteries vaines et inutiles le renforcement de l’équipe de communication de Sarkozy avec un chargé de veille technologique.

Deuxième erreur : avoir réagi aux critiques soulevées par cette nomination en déclarant que celle-ci visait à alerter très vite les conseillers de Sarkozy et à préparer les réponses. Au lieu de déclarer que le mandat de Prince s’inscrit dans le cadre de la politique globale de communication de l’Elysée. Et au lieu de déclarer que l’objectif n’est pas seulement de « préparer des réponses », mais aussi et surtout d’aider Sarkozy, à communiquer, avec un style qui corresponde mieux à sa fonction présidentielle et à ce que les Français qui l’ont élu (et les autres aussi) attendent de lui.

Nommer un responsable de la veille technologique du web, en soi, n’est pas un acte d’espionnage. Ou alors tout le web n’est plus qu’une affaire d’espionnage (sans compter les fichiers de police constitués par la presse écrite de gauche ces 60 dernières années…ce qui est tout de même un Monde). En revanche, la façon réactive, de présenter et d’envisager, cette mission est un premier et double échec pour Nicolas Princen. Et surtout, un nouvel échec pour Nicolas Sarkozy. L’Etat français a encore des progrès à accomplir en matière d’affaires publiques.


Miguel Garroté

http://www.monde-info.blogspot.com

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