LA « CAUSE PALESTINIENNE »
ENCORE UNE FOIS…
Miguel Garroté, Journaliste
http://www.monde-info.blogspot.com
En 2002, Bush présenta, sa vision, de la paix israélo-palestinienne. Je note, avec intérêt, que dans le Wall Street Journal (1) du lundi 11 février (pour les francophones : adaptation française sur Sentinelle 5768 ©), un Juif Israélien, Natan Sharansky et un Palestinien, Bassem Eid, analysent, ensemble et avec lucidité, d’une part, la vision de Bush en 2002 ; et d’autre part, la réalité présente, en 2008.
J’aimerais commencer, le présent article, en reprenant ci-après, de façon non exhaustive, l’essentiel, de l’analyse conjointe, faite par Sharansky et Eid et traduite par Sentinelle 5768. Sharansky, est un ancien dissident soviétique, qui a passé neuf ans au Goulag et qui, après avoir rejoint Jérusalem, a passé une décennie dans la vie politique israélienne, servant comme ministre. Eid est un Palestinien qui a consacré sa vie à dénoncer les violations des droits de l’homme par le gouvernement israélien et par l’autorité palestinienne. Sharansky et Eid, sont pleinement d’accord, sur le fait, que la seule voie vers la paix, repose, sur la construction, d’une société palestinienne libre, la voie que Bush a posée en 2002.
Or, encouragée par des dirigeants israéliens et palestiniens à courte vue, l’administration Bush, a ressuscité, la politique qui n’a rien apporté d’autre que le terrorisme, et la guerre. En 2002, la vision de Bush était de faire la paix sous condition d’une transformation de la société palestinienne en une démocratie effective. Mais ce qui a guidé les décideurs politiques, au cours des décennies passées, c’était l’idée, qu’un dirigeant palestinien soi-disant modéré, qui combattrait le terrorisme, pour faire la paix avec Israël, avait besoin, d’être renforcé à n’importe quel prix. Pendant tout ce temps d’illusions, Arafat donna le contrôle de l’économie à des copains corrompus, détourna des milliards de dollars vers ses comptes privés, foula aux pieds les droits de son propre peuple et utilisa, les médias et les écoles, sous le contrôle de l’Autorité Palestinienne, pour endoctriner une génération dans une culture de haine. Le discours de M. Bush était supposé aider les Palestiniens à construire une société convenable, qui les protègerait et agirait pour la paix avec ses voisins. Le discours de Bush était supposé commencer à aider les Palestiniens dans le dur labeur de reconstruction de leur société civile.
Mais les dernières années écoulées ont démontré que quand il s’agit de traiter avec les Israéliens et les Palestiniens, le lien vital entre la liberté et la paix est presque totalement ignoré. Et la phase de construction de la paix actuelle se révèlera désastreuse parce qu’elle ignore le plus important. Plutôt que de commencer le long et difficile processus de transformation de la société palestinienne, l’administration Bush a constamment soutenu des solutions rapides et stupides. Quand Arafat quitta la scène, on a espéré qu’on donnerait sa chance à la vision de Bush. Mais tout ce qui est arrivé, c’est que le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre palestinien Salam Fayad sont devenus les nouveaux soi-disant modérés qui doivent être renforcés à n’importe quel prix. On promet des milliards à Mahmoud Abbas, bien qu’il n’ait rien fait. Avec les médias totalement sous son contrôle, la provocation à la haine continue. Bush devrait consacrer sa dernière année en aidant les Palestiniens à commencer la transformation de leur société. Nous avons perdu trop de temps à renforcer des chefs sans parvenir à rien. Commençons par renforcer la société palestinienne, et lançons un vrai processus de paix une fois pour toutes.
Dans le même ordre d’idées et le même lundi 11 février, Gilles William Goldnadel (2), sur blognadel, analyse, à propos des Palestiniens, je synthétise en termes non exhaustifs et condensés, les piliers, les postulats, les principes quasi religieux qui partagent, le privilège insigne, d'être sacrés, indiscutables et faux. Ainsi, dit-on, il faut améliorer les conditions de vie économique de la nation arabe de Palestine. C'est ainsi qu'elle se fera moins désespérée et donc plus modérée. Mais le niveau de vie des Arabes israéliens ne cesse de croître. Il est infiniment supérieur à leurs frères voisins. Et leur nationalisme et leur refus de l'État juif augmentent dans les mêmes proportions. La courbe des attentats terroristes suit de manière assez servile l'augmentation de l'aide internationale à la Palestine, plutôt que de décroître. Les kamikazes de Manhattan, de Londres ou de Madrid étaient d’excellents fils de famille, bien intégrés dans la société occidentale.
Il faut qu'Israël fasse preuve de flexibilité et de générosité : c'est ainsi que le monde arabe lui tendra la main. La triste observation des faits infirme, hélas, cruellement ce noble postulat : les accords d’Oslo, l'évacuation du Liban, l'évacuation unilatérale de Gaza ont été considérés par le camp arabe comme autant de signes de faiblesse montrant que l'ennemi détesté pouvait être vaincu par les armes de la terreur.
L'Autorité Palestinienne de Mahmoud Abbas se caractériserait par la modération et l'esprit de compromis. L'examen factuel objectif oblige à relativiser cette optimiste croyance. Ce sont les ‘Brigades Al Aksa’ membres du Fatah du président palestinien qui commettent actuellement en Cisjordanie la plupart des attentats sans que ce dernier ne dise mais. Ces «modérés» se refusent à reconnaître toute légitimité à l'existence d'un État juif qui vivrait aux côtés de l'État arabe palestinien en gestation. Si un responsable politique israélien adoptait une posture symétrique, il y a fort à parier qu'il ne serait pas étiqueté «modéré» par l'opinion politique et médiatique internationale.
La population arabe de Palestine est la victime d'un conflit dont elle ne porte aucune responsabilité. Il s'agit ici du postulat le plus sacré, le discuter équivaut au blasphème suprême. Or, les Arabes de Palestine sont les principaux responsables des maux qu'ils subissent et dont ils ont coutume de se plaindre depuis 60 ans. Pas seulement leur irrédentisme obstiné, pas seulement leur pratique mortifère qui a fait du terrorisme aveugle leur spécificité culturelle. Mais aussi le fait que c'est cette population, et pas une autre, qui a porté au pouvoir un mouvement islamiste au moment même où la population de son ennemi avait donné mandat à un gouvernement élu précisément pour quitter les territoires revendiqués par elle (ndlr après l’évacuation de Gaza par Israël les Palestiniens ne trouvèrent rien de mieux que de voter massivement pour les terroristes du Hamas).
Egalement le fait que sur une portion du territoire évacué (ndlr Gaza), cette population, plutôt que de créer un modèle de l'État en devenir, a préféré se transformer docilement en boucliers humains complices de lanceurs de missiles (ndlr Hamas) sur le peuple détesté (ndlr Israël). Le phénomène de victimisation outrancière de cette population constitue l'une des perversions intellectuelles les plus tragiques de notre époque. Ce n'est pas d'aide économique qu'ont besoin les Arabes de Palestine. Mais plutôt d'être enfin placés devant leurs responsabilités. Comme un peuple majeur qu'ils aspirent, paraît-il, à être.
Concluons. Il y a, dans les visions, de Sharansky et de Goldnadel, une intéressante complémentarité. Sharansky, en s’appuyant sur les réalités passées et présentes, nous invite à aider les Palestiniens à commencer la transformation de leur société. Sharansky, en s’appuyant sur les réalités passées et présentes, nous invite à renforcer la société palestinienne. Goldnadel, en s’appuyant sur les réalités passées et présentes, écrit tout haut ce que presque tout le monde pense tout bas, à savoir que ce n'est pas d'aide économique qu'ont besoin les Arabes de Palestine. Mais plutôt d'être enfin placés devant leurs responsabilités. Comme un peuple majeur qu'ils aspirent, paraît-il, à être.
Sharansky et Goldnadel, sont ainsi complémentaires et aboutissent, de fait, à une même évidence : celle du bon sens au service du bien commun. En soixante ans, les contribuables des démocraties occidentales ont versé des milliards d’euros aux chefs palestiniens. En soixante ans, les diplomates des démocraties occidentales ont consacré des milliers de jours et de nuits à négocier la paix avec des chefs de guerre. Résultat inévitable : un désastre.
Si les contribuables des démocraties occidentales étaient des actionnaires. Et si les diplomates des démocraties occidentales étaient des cadres supérieurs d’entreprise. Alors, les contribuables, auraient déjà exigé, que les diplomates, soient fichus à la porte, avec un coup de pied au postérieur et sans indemnités ; et ils auraient exigé, que les Etats, à défaut d’obtenir le remboursement des milliards d’euros gaspillés et des milliers de jours de travail gaspillés, s’engagent, à ne plus investir un seul centime, dans l’entreprise Palestine, du moins aussi longtemps que celle-ci sera dirigée par des guerriers maffieux.
A ce propos, on apprécierait que l’omnipotente Arabie saoudite, investisse un peu moins de pétrodollars dans le djihad sunnite ; et un peu plus dans les infrastructures civiles palestiniennes. Sous le contrôle vigilant d’une commission mixte, co-présidée par Natan Sharansky, Bassem Eid et Me Gilles William Goldnadel. A gôche, y’en a qui vont encore péter un câble.
(1) http://online.wsj.com/public/article_print/SB120269089266857707.html
(2) http://blognadel.over-blog.com/article-7372405.html
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