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lundi 1 octobre 2007

Communautés nouvelles


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Eglise catholique
Les communautés nouvelles

Michel Garroté, journaliste
http://monde-info.blogspot.com

Depuis quarante ans, il y a abondance – certains diront surabondance – de communautés et de fraternités catholiques, dites charismatiques et dites nouvelles. Ces communautés et fraternités nouvelles ont parfois – on le raconte ça et là – des allures de sectes. Or, en dépit de ces allures, ces communautés et ces fraternités ne sont souvent pas des sectes. J’ai déjà évoqué mon passage à la Maison St-Joseph, en Suisse, une maison rattachée à la communauté (judéophile et amie d’Israël) des Béatitudes. J’ai déjà écrit tout le bien que je pense de la Maison St-Joseph. Cela dit, Maison St-Joseph mis à part, les semi-gourous ne sont pas toujours absents des communautés et des fraternités nouvelles. Même si ce n’est pas le cas de la Maison St-Joseph telle que je l’ai connue et telle que je la connais encore aujourd’hui.

Pour revenir à ces semi-gourous, le problème c’est (entre autres) que leur réel savoir théologique et biblique – et surtout leur réelle capacité de discerner, notamment de discerner les vocations – sont parfois inversement proportionnels à leur zèle et à leur bavardage charismatiques. A leur égard, Saint Paul écrivait : « J’atteste qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais c’est un zèle mal éclairé ». C’est la raison pour laquelle, afin de ne pas perdre son temps et son énergie, il est bon de savoir où l’on met les pieds. C’est aussi la raison pour laquelle on doit se souvenir qu’un responsable communautaire ou de fraternité, quel que soit son titre charismatique, n’a pas le droit de leurrer ceux ou celles qui sollicitent son discernement. Et de toute façon, celles et ceux qui sollicitent un discernement conservent leur pleine liberté et leur pleine responsabilité. Inutile, donc, de reprocher à certains d’être partis, tout en refusant de les reprendre, sous le prétexte contradictoire qu’ils sont, soudain, devenus des êtres dangereux, coupables de tous les maux.

Pour ce qui est de la piété et de la ferveur dans ces communautés et fraternités nouvelles, elles sont bien sûr louables. Mais est-ce suffisant en termes de santé mentale ici-bas et de salut de l’âme dans l’au-delà ? Quiconque s’aventure sur les terres des communautés et fraternités, doit en connaître la cartographie spirituelle. Car, au début, la communauté et la fraternité sont idéalisées quoi qu’il advienne. Même leurs erreurs les plus flagrantes sont effacées avec l’eau du discernement charismatique. Mais à l’instar des épousailles déçues, les expériences communautaires et de communauté et de fraternité finissent parfois en rupture aux retombées dramatiques. J’ai vécu des naufrages de cette nature non seulement parmi des personnes en accueil ou de passage, mais aussi chez des communautaires, des consacrés. Un exemple : une fraternité est sur le point de fêter ses dix ans d’existence. Et voilà qu’une des principales fondatrices de cette fraternité s’en va, après dix ans de vie consacrée en communauté. Aujourd’hui, elle s’en sort bien. Tant mieux. Mais quel discernement !

C’est pourquoi, on devrait préconiser une longue période de postulat et de noviciat en matière de vocations. Les postulants et les novices devraient être formés par des personnes stables, modestes et qui ne se prennent ni pour des pasteurs ni pour des maîtres. En principe, le formateur du noviciat, dans l’Eglise catholique, n’est pas, en même temps, le supérieur de la maison. Le cumul des mandats est inopportun. Si cela est vrai dans le monde, alors, c’est d’autant plus vrai dans l’Eglise, puisqu’elle a charge d’âmes.

Restent ces effusions de langage et de piété, évoquées plus haut, qui sont souvent la marque extérieure propre à ces communautés et fraternités, effusions certes ferventes. Le seul reproche qu’on peut leur faire, c’est leur peu de substance. L’émotion y prime tellement sur la réflexion et sur la contemplation que, sans la présence des chefs et sous-chefs, ces effusions deviennent appauvrissantes pour la foi. Ces effusions de langage et de piété ont aussi parfois tendance à confier au Seigneur, à haute voix et en public, les autres membres de l’Eglise, qui eux – évidemment – ne vivent pas aussi saintement que les communautés et fraternités nouvelles. Sur le sujet, j’en ai entendu de belles, bien charismatiques, visant des chanoines, par exemple.
La tendance à la sensiblerie et à l’extériorisation de la foi, qui est à la mode dans les communautés et fraternités nouvelles, peut devenir gênante à la longue. On se gargarise de charité. On lance des paroles enflammées. On fait des promesses aussi énormes qu’impossibles à tenir. Alors que la vraie vocation ne dure qu’après quelques milliers d’heures d’oraison secrète, silencieuse, solitaire, et que c’est seulement ainsi que la vocation permet d’arriver à destination sans crash magistral sur le ventre.

Ce qui fait également sourire, c’est la témérité de certains écrits, de certaines conférences et déclarations de bergers et de modérateurs, en matières spirituelle et biblique. Par exemple, des affirmations qui s’appuient sur l’Ecriture ou sur des événements, pour confirmer les oracles de ces bergers et modérateurs, aussi présomptueux qu’inexpérimentés, avec le risque d’égarer et de faire tomber les petits qui croient au Christ. J’en ai entendu au moins un nous prédire la fin des temps pour dans pas longtemps. J’attends toujours.

La sensiblerie et l’extériorisation de la ferveur dans les communautés et fraternités nouvelles sont le moteur de la ferveur des débutants, des nouveaux. Ce ne sont pas des moines. Cela dit, les communautés et fraternités dites nouvelles sont nouvelles depuis quarante ans. Il faudra bien qu’un jour ces communautés et fraternités parviennent à l'âge adulte de la vie intérieure, de la mission intérieure, de la reconversion intérieure. Normalement, on n’est pas aussi bavard à quarante ans qu’on l’était à quatorze ans. A cet égard, la sensiblerie, je le redis encore, a causé et cause toujours des dégâts, notamment dans le discernement et dans la durée, et des vocations, et des communautés et fraternités nouvelles elles-mêmes.

A vrai dire, personne ne demande à ces communautés et fraternités nouvelles de réinventer l’Eglise. On leur demande simplement de redécouvrir l’Eglise. Il existe, à Paris, un Institut de Philosophie Comparée (IPC). C’est, en fait, une université catholique d’excellent niveau. Si l’on crée une école pour jeunes, qui offre un an d’études, sans examens ni diplômes (du moins au sens universitaire du terme), alors, il est souhaitable de ne pas présenter cette école comme le phare anthropologique de l’Eglise d’aujourd’hui. Là aussi, j’en ai entendu de grosses pour pas grand-chose.
Le problème des communautés et fraternités dites nouvelles, c’est, on l’a dit, le risque occasionnel de tendances sectaires et aussi de tendances spéculatives. Leurs spéculations prophétiques sont parfois des exégèses émotives, des discours pseudo spirituels et psycho affectifs, forts éloignés des véritables réalisations prophétiques. La lecture charismatique des signes des temps et des événements pousse certains semi-gourous cathos à confondre leurs propres spéculations avec les voies de Dieu, qui, elles, sont au-dessus des nôtres. Le problème fondamental, c'est que l’homme reste l'homme, avec ou sans la grâce divine. La tentation du pouvoir et de la manipulation psycho-affective des ouailles est une chose qui peut se produire dans les communautés et fraternités nouvelles, comme n’importe où ailleurs. D’où les départs de laïcs consacrés après cinq, ou même dix ans de vie communautaire.

Cela dit, Dieu passe aussi à travers les pauvretés et les erreurs des autres. Dieu peut toujours relever une personne trompée, égarée ou déçue. Sauf erreur de ma part, Adonaï n'a-t-il pas dit à Moïse : « Tu ne tiendras pas rancune, tu n'exerceras pas vengeance » ? Oui, je sais, en théorie, c'est facile. Et en pratique, c'est une autre affaire. Cela dit, un moment vient, dans la vie, où Dieu nous donne la grâce d’écrire avec notre liberté intérieure. Certains parlent et confèrent tout le temps. Et d’autres, parfois, leur rentrent dedans. C’est la vie, justement.

Recevoir des mails qui se veulent intimidants parce qu’on ose écrire (en ce qui me concerne, deux mails de la part d’un seul et même prêtre, une première fois l’été 2003 et une deuxième fois l’été 2007, sans parler des menaces verbales, du style téléphoner à ma femme, lui téléphoner pour quoi faire d’ailleurs…), eh bien, cela confirme précisément qu’il y a tendance sectaire (grotesque et bouffonne dans ce cas précis) et que, par conséquent, il faut encore écrire et corriger.
La sphère d’influence, d’où qu’elle parte, a toujours un rayon d’action limité. Quand on prétend franchir la limite de ce rayon d’action, on provoque, un jour ou l’autre, un effet boomerang, aussi surprenant qu’inattendu. A chaque limite nouvellement franchie correspond un nouveau boomerang.

A moins d’être complètement masochiste et surtout complètement buté (si j’ose dire), on finit normalement par comprendre qu’aucune fonction ecclésiale, si charismatique qu’elle soit, ne confère un quelconque pouvoir temporel sur la liberté d’écrire d’un journaliste, quel qu’il soit d’ailleurs. Surtout quand les écrits en question, sans calomnier nommément telle ou telle personne, deviennent, cependant, de plus en plus concrets, précis et pointus (je n’ai pas encore choisi la formule « Lettre ouverte au P… », mais j’avoue y avoir songé). Cela dit, l’expérience m’a appris que certaines réconciliations, se font parfois attendre pendant des décennies.

Les Ecritures Saintes appliquées à des thématiques charismatiques et eschatologiques se montrent sévères avec les chefs, quel que soit leur titre : « c'est le Seigneur qui vous a donné la domination et le Très-Haut le pouvoir, c'est lui qui examinera vos oeuvres et scrutera vos desseins. Si donc, étant serviteurs de son royaume, vous n'avez pas jugé droitement, ni observé la loi, ni suivi la volonté de Dieu, il fondra sur vous d'une manière terrifiante et rapide. Un jugement inexorable s'exerce en effet sur les gens haut placés; au petit, par pitié, on pardonne, mais les puissants seront examinés puissamment. Car le Maître de tous ne recule devant personne, la grandeur ne lui en impose pas ; petits et grands, c'est lui qui les a faits et de tous il prend un soin pareil, mais une enquête sévère attend les forts ».

Et ceux qui consacrent leur vocation à parler, parler encore, parler toujours, avec des airs de Très Grande Humilité, à parler imprudemment et présomptueusement, les mains jointes et le dos courbé, pour donner le change à un public naïf, ceux qui ne tolèrent rien d’autre que la flagornerie, ceux-là donc, méritent, peut-être, cette claque de notre bon vieux prophète Jérémie, toujours d’actualité (23, 29-32): « Ma parole n’est-elle pas comme un feu - oracle de l’Eternel – N’est-elle pas comme un marteau qui fracasse le roc ? Aussi vais-je m’en prendre aux prophètes – oracle de l’Eternel – qui se dérobent mutuellement mes paroles. Je vais m’en prendre aux prophètes - oracle de l’Eternel - qui agitent la langue pour émettre des oracles. Je vais m’en prendre à ceux qui prophétisent des songes mensongers - oracle de l’Eternel -, qui les racontent et égarent mon peuple par leurs mensonges et leur vantardise. Moi, je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai pas donné d’ordres, et ils ne sont d’aucune utilité à ce peuple, oracle de l’Eternel». Sacré Jérémie !

Les communautés nouvelles ont une place dans l’Eglise, au même titre que n’importe quelle œuvre ou congrégation. Elles fournissent des prêtres à l’Eglise, qui en a besoin. Elles ont donné lieu à des écrits qui ont converti les cœurs, notamment chez les jeunes. Et puis, dans la vie, il vaut mieux tout pardonner et garder le sens de l’humour.
(Article écrit avec l'aide précieuse de M. Maheqra).

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