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Iran, Liban et bataclan :
la Quatrième guerre mondiale continue
Michel Garroté, journaliste
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Dans un tout récent article (www.michelgurfinkiel.com) notre excellent confrère Michel Gurfinkiel tire quelques conclusions à partir des récents événements du Proche et Moyen Orient, notamment à partir du bombardement israélien de matériel nucléaire nord-coréen en Syrie : « premièrement, l'efficacité de l'outil militaire israélien a été à nouveau démontrée et la capacité de dissuasion d'Israël largement restaurée ; deuxièmement, on peut présumer que la Syrie viole le traité de non-prolifération nucléaire, dont elle est signataire, et prépare délibérément une guerre d'extermination contre Israël ; troisièmement, l'axe du Mal dénoncé par les Etats-Unis depuis 2001 (Syrie, Iran, Corée du Nord) est une réalité ; quatrièmement, ce qu'Israël peut faire en Syrie, une coalition de la liberté dirigée par les Etats-Unis peut le faire en Iran ; cinquièmement, une opération plus ambitieuse, allant jusqu'à l'annihilation complète du potentiel critique, peut sans doute être menée en Iran par Israël, jusqu'à un certain point, ou par une coalition de la liberté ; sixièmement, l'opération israélienne semble avoir bénéficié du soutien turc ; ce qui peut signifier, au choix, que le gouvernement néo-islamiste turc dirigé par Recep Tayyip Erdogan s'oppose, comme d'autres gouvernements musulmans, à l'extrémisme syro-iranien, qu'il a décidé de se comporter dans cette crise en allié fidèle des Etats-Unis, sinon d'Israël, contrairement à ce qui s'était passé en 2003 lors de la guerre d'Irak, ou que l'armée turque, de tradition nationaliste laïque, conserve une marge d'indépendance vis-à-vis du gouvernement ; septièmement, ces événements renforcent en France ceux qui, autour du président Nicolas Sarkozy et du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, prennent au sérieux les menaces non-conventionnelles iranienne et syrienne ».
Toujours sur l’Iran, dans Valeurs actuelles, édition du 21 septembre, Karine G. Barzegar, de retour de Téhéran, fait quelques confidences intéressantes : « Avoir un métier ne suffit plus pour gagner sa vie en Iran. À Téhéran et dans les autres grandes villes, il faut parfois deux ou trois emplois pour survivre. Ainsi va l’économie chez les ayatollahs (...) Selon le gouvernement, le chômage avoisine les 15 % mais les économistes le situent plutôt à 25 ou 30 %. Chaque année, 800’000 nouveaux venus arrivent sur le marché de l’emploi, sans grande illusion. L’inflation atteint officiellement un taux de 17 %. Le chiffre réel serait plus proche de 23 %. Il n’est pas étonnant que nombre d’Iraniens cumulent les emplois pour s’en sortir (...) le pays frôle la crise, sous l’effet conjugué d’une gestion économique aussi excentrique que hasardeuse (...) tous les avoirs de la banque Sepah – suspectée de fournir des services financiers au programme iranien de missiles – ont été gelés (...) Une autre banque, Saderate, accusée de financer le Hezbollah au Liban, se retrouve également isolée. Si ces banques s’effondrent, c’est tout le système bancaire iranien qui en pâtira (...) Depuis l’arrivée au pouvoir de ce fervent musulman (Ahmadinejad), issu du corps des gardiens de la révolution, la politique monétaire et financière officielle est pour le moins insolite (...) dépenses publiques pharaoniques, sans budgets adéquats (...) Le chef de l’État rejette l’économie de marché et multiplie les décisions impulsives. En juin, cinquante-sept économistes iraniens ont réagi en dénonçant sa politique économique. Leur lettre ouverte a été signée par des universitaires, des chefs d’entreprise et d’anciens responsables politiques (...) Quatrième producteur mondial de pétrole brut (...) le pays est en outre incapable de répondre à ses propres besoins en essence, faute de raffineries et de technologies adaptées (...) Visiblement inquiet, le gouvernement iranien a lancé, fin juin, un plan de rationnement de l’essence, ce qui a soulevé une vive colère chez les consommateurs (...) Il y a deux ans, Ahmadinejad avait remporté la présidentielle grâce à une campagne populiste sur le thème de la justice sociale et sur la promesse de ramener l’argent du pétrole à la table du peuple.
De toute évidence, le dictateur génocidaire iranien, le président Mahmoud Ahmadinejad, commence, enfin, à se rendre compte, que sa situation ressemble à celle d’un coq morveux, sur lequel descend à grande vitesse une enclume. En effet, le despote de Téhéran affirme, dans une interview accordée à la chaîne de télévision CBS dimanche 23 septembre, que son pays et les Etats-Unis « ne se dirigent pas vers la guerre », des propos en totale contradiction avec ses actes et ses déclarations de ces deux dernières années (y compris, ces tous derniers jours, avec son nouveau missile d’une portée de 1'800 km...). « Les capitales occidentales accusent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique quand Téhéran affirme ne poursuivre qu'un programme civil de production d'électricité », ajoute, sans rire, Mahmoud Pinocchio. « Notre plan et notre programme sont tout à fait transparents », ajoute Ahmadinejad, au nez et à la barbe de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, dont le patron, M. Al Bareïd, après avoir confirmé le danger nucléaire iranien, tente maintenant de faire marche arrière. Le président iranien revient ensuite sur le soutien iranien aux terroristes irakiens (l’Iran fournit armes, troupes et entraînements à des groupes terroristes en Irak ainsi qu’au Liban d’ailleurs) : « Nous n'avons pas besoin de cela, l'insécurité en Irak dessert nos intérêts » (sic).
Concernant le Liban justement, qui est en pleine élection présidentielle, Alain Chevalérias (http://www.recherches-sur-le-terrorisme.com/) fait, lui aussi, quelques propositions politiquement incorrectes : couper le cordon ombilical entre l'Iran et le Hezbollah ; exercer une forte pression sur la Syrie pour l'empêcher de nuire au Liban ; renvoyer les Palestiniens d'où ils viennent, sinon les déplacer ailleurs. Revenu du Liban, Alain Chevalérias témoigne : « Dans la capitale, nous avons senti l'omniprésence du Hezbollah. En plein coeur de la ville, place Riyad Al-Solh, depuis le mois de décembre dernier, des jeunes gens, payés par le parti (Hezbollah), sont venus des villages chiites pour occuper les lieux (...) Par le moyen de ce sit-in, les séides de Téhéran comptent obtenir le privilège légal d'une minorité de blocage au gouvernement, pour s'opposer à ses décisions. Traverser le campement des manifestants ou interviewer leurs responsables est impossible sans une autorisation du Hezbollah. En dépit de nos demandes réitérées, cinq jours plus tard, nous n'avions toujours pas de réponse (...) Les manifestants du Hezbollah ont chassé clients et convivialité. Les restaurants ont remisé les chaises sur les tables et les boutiques ont fermé (...) C'est ce visage du Liban, entre guerre et insouciance qui fait le plus peur. Parce qu'il rappelle la banalisation de la violence à une autre époque ».
Toujours au Liban, le président du Comité de défense des libertés publiques, Sinane Barrage, a rappelé, dans un communiqué publié dimanche 23 septembre, que « la Constitution exige le quorum des deux tiers des députés à la première séance de l’élection présidentielle. Aux séances suivantes, la majorité simple suffit, a-t-il précisé. M. Barrage a fustigé l’opposition, le Hezbollah en tête, parce qu’elle est déterminée à paralyser les institutions l’une après l’autre en boycottant l’élection présidentielle et en poussant vers le chaos. S’appuyant sur les articles 62 et 74 de la Loi fondamentale, Sinane Barrage a souligné que la Constitution ne prévoit pas un endroit particulier pour l’élection présidentielle et que cette dernière pourrait se tenir en dehors des bâtiments du Parlement.
Pour revenir au matériel nucléaire nord-coréen livré à la Syrie, notons cette réaction toute récente de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice : « Franchement, il y a beaucoup de questions auxquelles il faudra répondre et nous voulons pouvoir donner des réponses sur tous les aspects du programme nucléaire nord-coréen », a-t-elle déclaré lors d’un entretien à New York avec son homologue chinois Yang Jiechi. Rappelons, dans la foulée, que le numéro deux du régime nord-coréen, Kim Yong-nam a reçu une délégation syrienne samedi 22 septembre, dont un membre de la direction du parti Baas syrien, Saïd Elyia. Rappelons, toujours dans la foulée, que des appareils de chasse israéliens ont décollé ce week-end pour la seconde fois en 48 heures, suite à une nouvelle alerte à la frontière syrienne, rapportée à la radio publique israélienne. Concrètement, un avion de guerre syrien se serait écrasé, dimanche 23 septembre, sur le territoire syrien, à la frontière avec le Liban et Israël, information rapportée par le site Web Nowlebanon. Des habitants des localités voisines ont signalé avoir entendu le puissant vacarme de l’appareil au moment de son écrasement. L’aviation israélienne était en alerte, dimanche 23 septembre, lorsque les radars ont intercepté l’avion syrien en question au-dessus du Golan. Les avions de guerre israéliens ont aussitôt multiplié leurs survols au-dessus de la zone.
C’est dans ce climat proche et moyen oriental fourmillant de mises au point politiquement incorrectes, que Benoît XVI, dans le Daily Mail, a eu le courage de s'en prendre aux nations musulmanes où les chrétiens sont soit persécutés soit considérés comme des citoyens de deuxième catégories par l'application de la Shariah (loi islamique). mentionnant le problème de l'extrémisme islamique, Benoît XVI a ajouté que « le terrorisme est un problème sérieux dont les acteurs déclarent souvent agir au nom de Dieu et font preuve d'un dédain inexcusable pour la vie humaine ». On dirait que ces jours-ci, beaucoup de monde met les points sur les « i » et que, de son côté, Mahmoud Ahmadinejad commence à avoir les chocottes. Oui, mais le connaissant, pour combien de temps ?
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