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mercredi 9 mai 2007

Bravo Sarko, Ségo KO, Quid des cathos ?

De mon bureau, à 1'500 mètres d’altitude, dans les Alpes suisses, je peux m’offrir le luxe, assez rare de nos jours, de commenter l’élection présidentielle française, avec un certain recul. Je n’ose pas dire, avec une certaine hauteur de vue, car les chutes, quand on se la pète, sont vertigineuses, pas vrai, Ségo ?

A la lecture de la presse, française et étrangère, je constate, qu’au lendemain du scrutin, la plupart des médias disent avoir prévu, dès le début, l’issue de cette saga un brin virtuelle, en l’occurrence la victoire de Nicolas Sarkozy. C’est curieux. Pendant la campagne, celle des médias et des instituts de sondages, la presse nous disait l’inverse, à savoir que tout était possible.

Or, le résultat du second tour est, en effet, cinglant. Bravo Sarko. Ségo K.O. J’en conclus que Sarkozy, depuis le début, avait une longueur d’avance. Que les médias et les sondeurs le savaient mieux que quiconque. Mais qu’en attendant l’issue du 6 mai, ces mêmes médias et sondeurs, trouvaient en la campagne, une poule aux oeufs d’or. En clair, avec les élections, les « faiseurs d’opinion », se sont « fait du pognon ». Dès le début, ils savaient Sarko vainqueur. Et du début à la fin, ils ont entretenu un juteux suspens.

Jean-Marie le Pen, orienté par sa fille Marine, promue chef de campagne, dans le style Star Academy version patriotique, le Pen donc, s’est lamentablement planté. Mal orienté par sa gamine, le voilà désorienté. Dans son parti, le Front National, l’heure est aux règlements de comptes, politiques et financiers. Bruno Gollnisch et Jean-Claude Martinez, notamment, ont publiquement manifesté leur mécontentement. Notons que le Pen, a prôné, l’abstention, au second tour. Et que cela, n’a pas empêché, les électeurs du Front National, de voter pour Sarkozy.

François Bayrou, l’homme du centre balayé au premier tour, s’avère n’être le centre de pas grand chose. On ne passe pas, puisque tel était son cheval de bataille, du tracteur pyrénéen au trône élyséen, simplement, comme ça, d’un coup… Et puis, en déclarant, après le premier tour, qu’il ne voterait pas pour Nicolas Sarkozy, au second tour, Bayrou s’est rangé, dans la catégorie, des mauvais perdants. Les amis de Bayrou, cependant, ont voté, pour Sarkozy, au second tour, question de s’assurer un minimum d’avenir politique…

Ségolène Royal encaisse la gifle la plus magistrale de ce grand tour de France présidentiel. Strauss Agha Khan et Fabius mortibus – entre autres mammouths – l’attendaient au virage. On peut d’ailleurs se demander quel virage le Parti socialiste peut encore prendre. Difficile de virer, lorsqu’on finit la course, sur une voie royale de garage, aux allures de cimetière d’éléphants. Sous la rubrique du reality-show, on se souviendra longtemps, du débat télévisé, entre la royale Ségolhaine et le paisible Roi Nicolas. Et puis, on notera, juste en passant, que le soir du scrutin, Ségolène Royal a pris la parole dès 20h02. Soit deux minutes après l’annonce, d’une première estimation de vote, effectuée par le Téléjournal. Il fallait à Ségolène, impérativement parler, avant les mammouths de son parti. Car ceux-ci – et ils ne s’en sont pas privés – allaient lui imputer, à elle, la super-woman rouge cendres, l’entière responsabilité de la débâcle socialiste.

J’ai appris, comme presque tout le monde, que dès le lendemain du résultat, Sarkozy s’est envolé, en jet privé, pour effectuer une petite croisière, en yacht privé, du côté de Malte. J’ai vu et entendu, des politiciens de divers bords, condamner cette façon de procéder. Personnellement, je trouve cela, au contraire, extrêmement sympathique. Car c’est une manière toute sarkozyenne de dire, à la classe politico médiatique parisienne : dites-en ce que vous voulez, de toute façon, j’irai à l’Elysée.

Plus sérieusement, la question se pose, de savoir quelle éthique, mènera, le futur président, d’une République laïque qui reste, dans le Temps de Dieu, la Fille Aînée de l’Eglise. Comment ont voté les cathos ? Au premier tour, 45% pour Sarkozy, 20% pour Bayrou, 11% pour Royal, 9% pour les dinosaures gauchistes, 8% pour Le Pen et 7% pour de Villiers. Au second tour, 80% pour Sarkozy. Pourtant, le futur président, n’a rien promis, sur trois points, essentiels, pour la majorité des catholiques pratiquants, trois points défendus, durant la campagne, par le Cardinal Barbarin : le respect de la vie ; la défense de la famille ; et la liberté de l’enseignement. En revanche, Sarkozy est proche des néo-conservateurs, un courant dont les médias ont peu parlé. Ce courant, ami des Républicains américains et ami d’Israël, avec, par exemple, le journaliste Michel Gurfinkiel, fait le constat suivant : la France souffre de l’hiver démographique ; du choc de l’immigration ; du chaos social ; et de la banqueroute publique. Fait intéressant, les néo-conservateurs ont quelques points communs avec la droite nationale et catholique, représentée, entre autre, par le journaliste Patrice de Plunkett. Les néo-conservateurs ont aussi quelques points communs avec des députés de droite tels Christine Boutin et Christian Vanneste. Cependant, le courant ne passe pas entre ces divers milieux. C’est sans doute le fait d’écrire, à 1'500 mètres d’altitude, qui me fait songer, à une alliance, entre ces divers milieux…

Miguel Garroté

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