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mardi 28 février 2012

Edith Bouvier ou le privilège de la caste journaleuse

 


Michel Garroté – Le photojournaliste Paul Conroy et la journaliste française Edith Bouvier, blessés par un bombardement à Homs la semaine dernière, ont été évacué de Syrie au Liban. A ce sujet, on peut lire sur Immédias, à propos de la journaliste française Edith Bouvier, blessée et bloquée en Syrie (extraits) que la "situation de cette consœur retenue par les autorités syriennes a vu l’ensemble des médias écrits et audiovisuels se mobiliser et pilonner le régime de Hafez-al-Assad. Or cette mobilisation, outre le fait qu’elle a fini par braquer Damas et politiser l’affaire, semble avoir compliquée les négociations en cours, Edith Bouvier devenant l’enjeu d’un bras-fer entre français et syriens. S’il n’est pas ici question de reprocher aux médias de se mobiliser fortement pour venir en aide à cette journaliste pigiste du Figaro, dont on souhaite ardemment le retour, on est en droit de s’interroger sur cette démarche qui voit une corporation tout entière se mettre en branle comme un seul homme, en actionnant tous les leviers dont elle dispose, afin de sauver l’une des leurs.
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Cet emballement médiatique, constitutif de la culture d’une profession qui n’abandonne pas les siens, a ainsi son revers et ses limites. Car la question qui se pose, en effet, et qui  divise certaines rédactions, est celle-ci: Au nom d’un esprit de corps, d’un corporatisme affiché, doit-on rameuter l’opinion et l’appareil d’Etat, par médias interposés, dès lors qu’il s’agit d’un confère ou d’une consœur, quand croupissent au Mali ou ailleurs, en Afrique ou au Sahel,  des otages oubliés ? Enlevés par l’organisation clandestine Al-Qaida au Maghreb Islamique, cette mouvance active au Sahel, cinq Européens, dont deux Français sont ainsi toujours détenus dans la quasi-indifférence de ces mêmes médias. Il y a ainsi quelque chose d’éminemment dérangeant à voir des médias, – notamment audiovisuels – déclencher l’artillerie lourde pour l’un des leurs, quand d’autres, sans liens aucuns avec le métier de journaliste, disparaissent dans les geôles de l’oubli".
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Que Madame Bouvier soit actuellement au Liban ou ne le soit pas, cela ne change rien – sur le fond – à l'analyse parue sur Immédias. Depuis 1975, les journalistes français au Liban soutiennent les clans arabo-musulmans et non les communautés chrétiennes. Et maintenant, il semblerait que Madame Bouvier se trouve au Liban. Tant mieux pour elle si c'est vrai. Les privilèges de la caste journaleuse perdurent. Et ils continuent de nous agacer prodigieusement.
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