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vendredi 17 juin 2011

Les criminels de guerre syriens planquent leurs milliards

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Michel Garroté - D’un côté, Yves Bourdillon, dans le quotidien économique français ‘Les Echos’, publie un article accablant sur le dictateur syrien Bachar al-Assad. D’un autre côté, Mgr Antoine Audo, évêque chaldéen d’Alep, en Syrie, accuse les médias, notamment la BBC et Al-Jazeera, d’impartialité et de critique non-fondée du régime de Bachar Al-Assad. Qui faut-il croire dans ce panier de crabe damascène ? Si la dictature laïque syrienne tombe, les chrétiens de Syrie passeront-ils effectivement sous la coupe d’islamistes extrémistes et christianophobes ? Encore une fois : qui faut-il croire ?
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Une chose est certaine : le soi-disant « printemps arabe » est à connotation islamiste et à cet égard, les preuves et les témoignages ne cessent d’augmenter. Et de ce fait, le « printemps arabe » inquiète de plus en plus les Chrétiens d’Orient et l’Etat d’Israël qui le perçoivent plutôt comme un « hiver judéo-chrétien ».
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Ainsi donc, Yves Bourdillon, dans le quotidien économique français ‘Les Echos’, écrit (extraits adaptés et commentés par mes soins) que « les dirigeants syriens préparent l'exfiltration d'une partie de leur fortune, au cas où ils seraient renversés malgré la répression menée actuellement à huis clos. De source généralement bien informée à Damas, des hommes d'affaires et dirigeants syriens ont participé récemment à des réunions avec quatre financiers turcs basés en Allemagne et aux Pays-Bas pour préparer le transfert de 250 millions de dollars d'actifs financiers. Ces derniers appartiendraient au président syrien, Bachar al-Assad, à son cousin, Rami Makhlouf, principal homme d'affaires du pays (BTP, pétrole, télécommunications), au frère du président et chef de la garde présidentielle, Maher al-Assad, au chef des services de renseignement, Ali Mamlouk, et au chef du renseignement militaire, Adulfattah Qudsiyeh ».
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« Grâce à la corruption, ces hommes auraient accumulé en quinze ans un patrimoine évalué en milliards de dollars. Ce n'est donc qu'une petite partie de leur patrimoine qui serait transféré par précaution à l'étranger. Ce qui indique que le régime est encore très confiant dans ses chances de survie. On explique de même source que, puisque l'Union européenne et les Etats-Unis ont imposé début mai des sanctions et saisi des avoirs d'une douzaine de ses dignitaires (mais pas de Bachar al-Assad), le régime privilégie les pays musulmans d'Asie du Sud-Est. Se prépare ainsi un transfert en Malaisie de 25 millions de dollars vers la banque centrale et de 34 millions vers la banque Exim. D'autres transferts vers des paradis fiscaux, notamment européens, sont aussi prévus ».
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« Le régime compterait utiliser les services de la banque irano-allemande EIH, un des rares établissements occidentaux travaillant encore avec l'allié iranien de la Syrie, ce pourquoi il a d'ailleurs été frappé de sanctions américaines à l'automne dernier. Les dirigeants syriens chercheraient aussi des « facilitateurs » via l'ONG turque IHH (fonds de secours humanitaire), implantée dans 30 pays. L'ONG est liée à des organisations islamistes radicales que la justice française soupçonne de terrorisme (Note de Michel Garroté – L’Allemagne, moins timorée que la France, a viré l’IHH qui, ne l’oublions pas, est à l’origine du coup monté de la flottille soi-disant humanitaire pour Gaza et du navire Marmara). Ce recours à une ONG turque peut surprendre toutefois, souligne Abdel Darwish, le porte-parole du mouvement d'opposition Comité du 15 mars, étant donné que le gouvernement turc de Recep Erdogan ne tolérerait aucun appui au régime syrien actuellement ».
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« Horripilé par une répression qualifiée «  d'atroce », Recep Erdogan a appelé celui qui était un allié clef il y a peu à cesser les tirs sur des civils (Note de Michel Garroté – Je doute que l’islamiste Erdogan soit « horripilé » par quoi que ce soit d’atroce ; Erdogan nie l’atroce génocide arménien ; Erdogan est l’allié de l’atroce théocratie intégriste iranienne, de l’atroce Hezbollah, de l’atroce Hamas et des atroces sunnites intégristes syriens). Hassan Turkmani, un émissaire de Damas, était d'ailleurs hier soir à Ankara, qui a accueilli 8.500 réfugiés depuis le début de la révolte, mi-mars. Abdel Darwish n'exclut pas «  la création d'une zone tampon sous contrôle de l'armée turque dans la région limitrophe de la Syrie ». Alors que les témoignages se multiplient sur les tortures et les rafles opérées par l'armée syrienne, le régime a organisé hier à Damas une manifestation géante de soutien. Devant ce risque grandissant de guerre civile, Paris continue de militer au Conseil de sécurité de l'ONU afin d'obtenir une majorité de 11 voix pour adopter une résolution condamnant cette répression. Moscou et Pékin y sont strictement opposés », conclut Yves Bourdillon, dans ‘Les Echos’.
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De son côté, la Lettre d’Information de l’Aide à l’Eglise en Détresse informe que dans une prise de parole surprenante et musclée en faveur de la réponse du gouvernement syrien aux protestations et à l’instabilité, Mgr Antoine Audo a accusé les médias, notamment la BBC et Al-Jazeera, d’impartialité et de critique non-fondée du régime de Bachar Al-Assad. Le jésuite, évêque chaldéen d’Alep, a alerté sur le fait que si le gouvernement d’Assad venait à être renversé, cela occasionnerait une instabilité profonde, une suspension des services de base comme l’électricité, un accroissement de la pauvreté et cela ouvrirait une brèche vers l’islamisation.
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Dans un entretien à l’AED, Mgr Audo a affirmé : « Les fanatiques parlent de liberté et de démocratie pour la Syrie, mais ce n’est pas leur but. Ils veulent diviser les pays arabes, les contrôler, s’emparer du pétrole et vendre les armes. Ils recherchent la déstabilisation et l’islamisation ». « La Syrie doit résister, et résistera. Quatre-vingt pour cent de la population est derrière le gouvernement, comme le sont les chrétiens », a affirmé l’évêque. Mgr Audo a insisté sur le fait que, si Bachar Al-Assad était évincé, la Syrie subirait le problème qu’a connu l’Irak après Saddam Hussein, avec un recul massif de l’ordre et de la justice.
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« Nous ne voulons pas devenir comme l’Irak. Nous ne voulons pas d’insécurité et d’islamisation. Nous sommes sous la menace d’une arrivée au pouvoir des islamistes. La Syrie a pris une orientation séculière. Il y a la liberté. Nous avons beaucoup de choses positives dans notre pays ». Et d’évoquer les réformes qui ont été entamées : levée de l’état d’urgence, baisse du prix du pétrole, hausse des salaires, loi en préparation pour mettre fin au système de parti unique… « Cela ne va pas se faire du jour au lendemain ! Il faut soutenir ces réformes et accepter que leurs applications prennent du temps. Il ne faut pas exploiter le problème confessionnel pour semer le désordre et la division ».
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Le gouvernement syrien a été fortement attaqué pour sa réponse militaire aux soulèvements. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon a considéré la réponse de la Syrie comme « inacceptable ». « Dans certains médias, a précisé l’évêque, tels que la BBC ou Al-Jazeera, on constate une certaine orchestration visant à déformer le visage de la Syrie. Le gouvernement respecte les personnes qui respectent la loi et l’ordre. La Syrie a beaucoup d’ennemis, et le gouvernement doit se défendre, ainsi que le pays. Il y a une guerre d’information contre la Syrie. La retransmission des médias n’est pas objective. Nous devons défendre la vérité en tant que Syriens et chrétiens ».
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L’évêque a précisé que la violence était concentrée aux zones frontalières, notamment celles du nord. Il a affirmé que toute la zone d’Alep était relativement calme. « La vie est normale, continue-t-il. Il y a juste moins de travail et les transports sont plus compliqués ». Faisant référence au 1.5 million de chrétiens du pays, il a expliqué : « Notre situation en tant que chrétiens croyants n’est pas vraiment différente de celle des autres communautés. Nous voulons la paix et la sécurité. Nous ne voulons pas la guerre et la violence, et nous avons beaucoup d’espoir que la situation soit améliorée dans quelques semaines ».
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