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vendredi 4 mars 2011

Mais qui donc a tué ce Juif pratiquant nommé Jésus ?


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Début mars, divers Sites catholiques ont publié, en primeur, des extraits, du nouveau livre, à paraître, de Benoît XVI, livre intitulé "Jésus de Nazareth, de l'entrée à Jérusalem à la Résurrection". Autrement dit, il est question, dans les extraits susmentionnés, de la montée de Jésus à Jérusalem ; mais, aussi, de sa passion, de sa mort et de sa Résurrection.
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Dans ce contexte, le mercredi 2 mars, l’agence de presse Guysen News International (GNI) a publié cette dépêche : « Le pape Benoît XVI exclut la responsabilité des juifs dans la mort de Jésus. Dans son livre "Jésus à Nazareth", dont quelques extraits viennent d'être publiés, le chef de l'Eglise catholique souligne qu'il n'y a "aucun fondement biblique ou théologique" à l'accusation qui a justifié la persécution des Juifs depuis 2000 ans », a conclu la dépêche de l’agence GNI du 2 mars.
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Sans entrer dans le détail, je signale simplement, qu’il est ici question, d’une l’allégation catholique, selon laquelle, le peuple juif serait soi-disant « peuple déicide » ou encore « peule qui a fait mourir Dieu ».
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Toujours dans ce même contexte, le jeudi 3 mars, la revue de presse LSB a reproduit le commentaire que voici : « Les médias en retiennent que le pape exonère le peuple juif de l’accusation de déicide. L’expression “peuple déicide” pour désigner le peuple juif ne se trouve dans aucun texte du magistère, ni dans aucun texte des pères de l’Eglise. Le mot “theoktonoi” (jamais précédé du mot peuple) se trouve 17 fois dans l'immense corpus patristique (autant dire quasiment jamais) ».
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« En outre, le dictionnaire Bailly ne le traduit pas par “déicide”, mais par : “qui fait mourir Dieu”, montrant ainsi qu'il faut se méfier des anachronismes et des préjugés. On trouve “deicida”, en latin, dans un seul texte, de saint Pierre Chrysologue, traduisant un “théoktonoi” de saint Grégoire de Nazianze », ajoute le commentaire que la revue de presse LSB a reproduit dans un post daté du 3 mars.
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Pour ce qui me concerne, je sens que le débat est loin d’être clos. Je dirai même, que les affirmations, des uns et des autres, sur le sujet, ne font que commencer. Les allégations, en provenance de divers bords, elles aussi, ne font qu’amorcer, le commencement, d’un débat.
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Toujours pour ce qui me concerne, il est exact que la théologie catholique ne juge pas le peuple juif « coupable » de la mort de Jésus. La théologie catholique dit, au contraire, que le Père a livré son Fils unique pour le salut de toute l’Humanité.
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En clair, si le peuple juif était effectivement l’acteur de quelque chose dans cette histoire, alors, le peuple juif était - tout au plus et sans le savoir - l’instrument de la volonté du Père. Car la volonté du Père était bel et bien de livrer Son propre Fils, Jésus, à la mort ; et cela, pour le salut de toute l’Humanité.
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Autrement dit, si par hypothèse, Jésus n’avait pas été livré aux Romains qui, eux, sur décision du citoyen romain Ponce Pilate, ont crucifié ce même Jésus, il se trouverait certainement, aujourd’hui encore, quelques catholiques antisémites - et donc pas catholiques - pour alléguer, que le peuple juif, au temps de Jésus, aurait soi-disant « empêché », que s’accomplisse, la volonté de Dieu le Père. Volonté de Dieu le Père de sauver toute l’Humanité en livrant Son propre Fils à la mort.
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Mais la problématique qui est ici posée, ce n’est pas simplement de confirmer, qu’au plan théologique, le catholicisme ne peut pas être antisémite. Car saint Jean évangéliste, saint Bernard de Clairvaux et Jacques Maritain, en leurs temps respectifs, ont déjà proclamé cela, de façon claire, concrète et définitive.
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La problématique qui est ici posée, c’est aussi, de tenter de comprendre, comment et pourquoi, pendant 2'000 ans, tant de catholiques, en contradiction avec leur propre théologie, ont imputé, au peuple juif, la « responsabilité », de la mort de Jésus.
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Et c’est sous cet angle-là, ai-je écrit plus haut, que pour ce qui me concerne, le débat est loin d’être clos. Je souhaiterais, bien entendu, que ce débat, soit, avant tout, un travail historique et philosophique ; un travail sans passions désordonnées.
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Mais je suppose que mon souhait est le genre de souhait que l’on formule sous l’effet d’une insolation.
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Sans doute, aujourd’hui, à Tel Aviv, suis-je resté, trop longtemps, exposé au soleil, à regarder les jolies filles.
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Nous sommes vendredi soir. Shabbat Shalom.
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Michel Garroté, vendredi 4 mars 2011, depuis Tel Aviv.
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Sources :
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