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lundi 29 septembre 2008

Ségolène a perdu la tête. Sarko peut-être aussi.

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Ségolène Royal a perdu la tête. Sarkozy peut-être aussi.
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Ségolène Royal s’est donnée en spectacle ce week-end à Paris dans une lamentable prestation my-stique, mi-show-biz. Dépouillée de son tailleur, Madame Royal s’est exhibée en longue tunique bleue, la coiffure ondulée. Concrètement, Madame Royal a présidé une « rencontre de la fraternité » devant 4.000 supporters. Madame Royal a osé cela sur la scène du Zénith, la célèbre salle de concerts rock, ponctuant ses propos de gestes style new age et faisant reprendre en choeur le mot « fraternité » à ses disciples. Libération résume : « Entre mystique, discours et One Woman Show, Ségolène Royal a présenté un objet politique non identifié ». Le Figaro y va également de son coup de massue : « Et soudain, la Jeanne d'Arc toute de blanc vêtue de la campagne présidentielle apparut en tenue de gourou sur la scène. (…) on cherche en vain la nouvelle offre politique ».
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Côté politique, les réactions sont tout aussi assassines. Le député socialiste Henri Emmanuelli : « Cette vision de la politique axée sur le marketing, qui s'inscrit dans la logique de la publicité commerciale, qui néglige le fond (...) c'est le genre de cérémonie qui est entre le show business et le rassemblement de secte ». Dans sa prestation oratoire, Madame Royal a raconté sa vie depuis qu'elle s'est lancée en 2006 dans la campagne présidentielle, évoquant les ‘porte-flingues de l'Elysée’, les ‘gentils coups bas’, les ‘tendres attaques’, les ‘amicales pressions’ et les ‘charmantes épreuves personnelles’, à propos de sa séparation d'avec François Hollande. Un sondage paru dans le Journal du Dimanche la place en 3e position derrière le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë et l'ancienne ministre socialiste Martine Aubry, pour la conquête du poste du Premier secrétaire de son parti.
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Martine Aubry a noté que chacun avait « son style », affirmant qu'elle-même n'avait « rien à dire dès lors qu'on n'était pas dans la confrontation, dans le débat d'idées » (sous-entendu, Madame Royal ne participe pas au débat d’idées). Bertrand Delanoë a souligné : « Moi, je fais mon travail, je suis quelqu'un de naturel qui ne se met pas en scène » (sous-entendu, Madame Royal ne travaille pas, n’est pas naturelle et éprouve le besoin de se mettre en scène). La France vit sous perfusion avec plus de 50 milliards d’euros de déficit et plus de 1.200 milliards d’euros dettes. Le président de la Cour des comptes française a précisé cette année que concrètement chaque Français rémunéré devra verser 48.000 euros à l’Etat si l’on veut éponger la dette.
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A l’heure où j’écris ces lignes, le Congrès américain doit parvenir à un accord sur un plan de sauvetage bancaire de 700 milliards de dollars tandis que le Benelux nationalise le bancassureur Fortis et que la crise frappe également la banque britannique Bradford and Bingley. Claude Reichman - un des initiateurs de la Révolution bleue - signale que dans son récent discours de Toulon, Nicolas Sarkozy « n’a pas avoué que les erreurs commises par les gouvernements successifs depuis plus de trente ans et par le sien ont mis la France dans une situation beaucoup plus difficile que tous les autres pays comparables. La France est accablée par des dépenses publiques insensées qui représentent plus de la moitié de ce qu’elle produit. (…) Les dépenses publiques de la France ont atteint la somme colossale de 1000 milliards d’euros, dont plus de la moitié est imputable au système social ». Ségolène Royal a perdu la tête. Sarkozy peut-être aussi.
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Miguel Garroté
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